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Quelle histoire, ces Brandons!

Les Brandons de Payerne, qui se tiendront du 28 février au 2 mars, affichent modestement 125 ans au compteur. Mais le carnaval payernois est en fait bien plus vieux que ça. Au Moyen Age, on évoquait déjà des cavalcades, avant une structure plus «élaborée».

Le CDM lors de sa fondation officielle en 1915. On y trouve des Jan, Jomini, Siegrist, Bosset, Perrin, dont le syndic et député Emile, (à droite en train de verser sa bouteille dans le caquelon), il décédera la même année. Dans les fondateurs, il y a aussi des Givel, Rapin, Gilliéron, Pahud, Gilliand, pas tous sur la photo, car mobilisés.Photo collection stégigraphic

Rémy  Gilliand

Rémy Gilliand

20 février 2020 à 01:00

Historiquement, Payerne est une ville protestante depuis 1536, d’où des Bradons plutôt qu’un carnaval. Mais avant cela, les Cochons rouges s’amusaient déjà lors d’un semblant de chienlit où il faut se souvenir des événements de 1420 (voir la Broye du 23 janvier) et de la révolte contre les moines, qui a débuté lors du carnaval.

Au fil des siècles, Payerne a conservé, ou plutôt transformé la tradition. Jusqu’au milieu du XIXe siècle, on allumait des feux de Brandons (qui signifie brûler brindilles), afin de chasser l’hiver. Les autorités de l’époque n’avaient aucun respect de ces coutumes et les regardaient comme de vieux restes du paganisme. En 1867, ces feux sont abandonnés, remplacés par des mascarades, qui, soit dit en passant, se déroulaient aussi au Moyen Age.

Alors, si les Brandons sont déjà notés dans les écrits d’il y a cinq siècles, quelle mouche a donc piqué le Comité des masqués pour «inventer» un 125e? Il s’agit en fait de la date de création du premier Journal des Brandons. Tant il est vrai que les fondateurs de ce canard satirique sont à peu près les mêmes que les Payernois qui ont porté sur les fonts baptismaux le premier mystérieux Comité des masqués (CDM), en 1915, alors qu’avant on évoquait un comité de cavalcade. Et parmi eux, figurait le syndic et député de la ville, Emile Perrin.

Un journal numérisé

Du côté du journal actuel, on est fier de cet anniversaire et l’équipe de «mours» (ndlr: les rédacteurs secrets) a réalisé un énorme travail afin de numériser tous les journaux de l’époque, de 1895 à 2003. «Mais cela ne sera visible sur notre site que depuis le samedi des Brandons. Dans notre 125e journal, qui s’appellera le Quenet (ndlr: rien n’est moins sûr!), sera encarté un cahier spécial avec d’anciens titres», préviennent La Latte et Le Grand Caco, envoyés spéciaux à la conférence de presse de ce mardi. Attendons le samedi 29 février pour savoir si c’est du lard ou du cochon.

En attendant, l’actuel CDM, présidé par Sylvain Hostettler, est un véritable gardien du temple de traditions séculaires, même si le comité s’est fait plutôt discret sur son histoire.

Au cours du siècle écoulé, tout ne fut pas simple, avec quelques Brandons tantôt organisés par les sociétés locales ou les cafetiers, avant de revenir aux mains du CDM au tout début des années 1970, avec les premières guggens et le succès que l’on connaît. Les Brandons sont résolument différents d’avant, mais les soucis financiers, eux, n’ont pas changé.

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