Recherche lagune oubliée

C’est l’histoire de trois amis, dont le réalisateur cheyrois Martin Ureta, qui partent à l’aventure en Amazonie bolivienne avec l’intention de percer les secrets d’une lagune oubliée. Etendue d’eau douce, la lagune Chaplin dort quelque part en plein cœur du Parc national Noel Kempff Mercado.

On est en 2015. Martin Ureta, Cedrik Strahm et Joshua Preiswerk partent pour dix jours de repérage, 19 jours d’expédition et 180 kilomètres à pied dans la jungle. Ils en ramèneront un documentaire de 80 minutes retraçant leur tentative d’expédition vers ce lieu considéré comme inaccessible par les autochtones, dans l’un des environnements les plus hostiles de la planète; la survie du groupe n’aura parfois tenu qu’à un fil.

Le film Objectif sauvage a gagné dix prix et a été projeté dans de nombreuses salles de cinéma et festivals du pays et de l’étranger, jusqu’en Russie ou aux Etats-Unis. Il sera présenté samedi 25 février prochain à la grande salle de Cheyres. Ce sera aussi l’occasion de rencontrer le réalisateur cheyrois qui sera présent pendant et après la projection pour un moment de questions et d’échange.

«J’ai toujours rêvé d’aller dans un endroit inexploré, où personne n’a jamais mis les pieds. Mais on n’en trouve plus beaucoup dans le monde», raconte Martin Ureta. «Et de me retrouver loin du confort de tous les jours et sans mon téléphone à côté, c’est quelque chose que je recommande à tout le monde. Déconnecté du monde, tu retrouves ton instinct de survie», poursuit-il en référence à l’un des moments les plus difficiles de l’expédition. Quand les trois protagonistes ont réalisé qu’ils faisaient à peine 250 m en un jour au lieu des 15 kilomètres projetés. «Et de retour tu apprécies davantage les petites choses, tu vas à l’essentiel.»

Pas besoin de partir au fin fond de l’Amazonie pour autant, estime le Cheyrois pour qui l’aventure peut commencer avec sa tente dans la montagne à côté de chez lui.

N’empêche que c’est aussi un virus qui ne l’a plus lâché. Avec son complice d’Objectif sauvage Cedrik Strahm, Martin Ureta est reparti, à l’est cette fois, filmer les loups d’Abyssinie, le loup le plus menacé au monde. Le documentaire change d’orientation en cours de réalisation et devient un film sur la cohabitation entre l’humain et le loup, tourné également en Suisse. Ce film davantage journalistique sortira en avant-première au festival de rencontres de l’aventure à la Tour-de-Trême en novembre prochain sous le titre Le dernier survivant.

Objectif sauvage, projection gratuite à la grande salle de Cheyres samedi 25 février à 19 h 30 en présence de son réalisateur local Martin Ureta.