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Soins à domicile sur le front

A l’occasion de la Journée nationale d’aide et de soins à domicile, le préfet Olivier Piccard a emboîté le pas d’une infirmière du CMS d’Avenches lors de sa tournée. «Le manque de liens sociaux des clients m’interpelle», réagit-il.

Le préfet de Broye-Vully Olivier Piccard a suivi l’infirmière Carine Vuagniaux durant sa tournée de soins. Ici chez André Domon à Villars-le-Grand, qui se fait soigner le pied.Photo Pierre Köstinger

Pierre  Köstinger

Pierre Köstinger

24 septembre 2020 à 02:00

Nettoyer la plaie, la désinfecter, refaire le pansement. Autant de gestes quotidiens pour l’infirmière à domicile Carine Vuagniaux, du Centre médico-social (CMS) d’Avenches. «J’arrête de gratter pour aujourd’hui, ça semble aller mieux», dit-elle en inspectant le pied d’André Domon, qui reçoit comme chaque jour la soignante chez lui à Villars-le-Grand. Le retraité a d’abord essayé de se traiter lui-même, avant de contacter le médecin en mars dernier.

Ce matin-là, l’infirmière était accompagnée pour sa tournée par le préfet de Broye-Vully Olivier Piccard, une sortie organisée dans le cadre de la Journée nationale de l’aide et des soins à domicile le 5 septembre dernier. Et une nouvelle occasion, pour le magistrat, de mesurer sur le terrain toute l’importance des missions des CMS, dont la première structure du canton a justement vu le jour à Avenches en 1988.

Le contact avec cette réalité des soins à domicile n’était pas une première pour Olivier Piccard, lequel nous confiait que ses propres parents ont bénéficié de ces précieuses prestations. Celles-ci n’ont d’ailleurs cessé de se diversifier ces dernières années. «Les gens ont envie de rester chez eux le plus longtemps possible. On accompagne aujourd’hui de plus en plus de clients en fin de vie à domicile, avec tout l’équipement nécessaire», relève Carine Vuagniaux.

De nouveaux locaux et des effectifs qui augmentent

Cette évolution s’inscrit dans la volonté cantonale de diminuer les séjours en milieu hospitalier. La part des soins à domicile augmente et ceux-ci se font toujours plus techniques. Les effectifs du CMS ont été augmentés en conséquence. Tandis qu’à Moudon, le CMS a pris cet été ses nouveaux quartiers dans une Maison de la santé au cœur de la ville, le service avenchois vient lui aussi d’emménager dans de nouveaux locaux mieux adaptés à ses besoins, près de la gare, dans l’immeuble de logements protégés récemment construit.

Le CMS d’Avenches compte en tout 55 collaborateurs, dont quatorze infirmières et infirmiers. Un nombre qui a quadruplé en quatorze ans pour permettre d’effectuer les 27 000 heures de prestations annuelles. Il y a aussi les assistants en soins et santé communautaire (ASSC), ergothérapeute, auxiliaires pour le ménage, diététicienne, assistants sociaux et les livreurs de repas bénévoles.

Le centre avenchois peut également compter sur le soutien d’équipes mobiles, du réseau de santé Nord-Broye, une structure créée à l’échelle cantonale, par exemple pour les soins palliatifs. «Ça fonctionne vraiment bien, relève Aurélie Piguet. C’est une bonne ressource.» De son côté, l’Association broyarde pour la promotion de la santé et le maintien à domicile (Absmad) a également mis en place un système de piquet de nuit par les auxiliaires afin d’assurer la continuité des prestations de soins.

Manque de liens des clients

Responsable du CMS avenchois, Aurélie Piguet ne rencontre pas de problèmes au niveau des effectifs. «Nous avons la chance d’avoir des collaboratrices fidèles.» Et si la structure avenchoise n’est pas directement concernée, elle reconnaît que le problème du manque de personnel touche l’ensemble des professions de la santé. «Ce sont des métiers exigeants. Aujourd’hui, il est par exemple plus difficile de trouver des ASSC. Le marché ne couvre pas les besoins.»

Le préfet Olivier Piccard se dit pour sa part frappé par la solitude de certains clients. «Le manque de liens sociaux m’interpelle. Ce qui rend d’autant plus important la présence du personnel d’aide et de soins à domicile.» Une réalité qui a encore été accentuée par la période de semi-confinement, confirme Carine Vuagniaux: «On sent l’impact psychologique dû à l’isolement, avec l’apparition de troubles dépressifs qui n’étaient pas connus chez certains clients.»

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