Syrah améliore la vie de Noah

La belle saison ne semble plus très loin. A la plage d’Avenches, quelques personnes profitent déjà des premiers rayons de soleil de février. D’autres font leur séance de jogging. Des ouvriers réparent une barrière. Et quelques promeneurs sortent leur fidèle ami à quatre pattes.

Parmi ces gens, il y a Valérie Schläfli et son fils Noah qui tiennent en laisse un adorable cocker d’environ 2 ans, nommé Syrah. Ils ont rendez-vous avec Nicole Boyer, directrice et éducatrice de l’association Farah-Dogs. «Nous avons placé Syrah en automne 2022 dans la famille Schläfli et assurons maintenant le suivi», note-t-elle.

Syrah porte un petit habit rouge sur son dos qui indique qu’elle est en train de travailler. «Les passants ne devraient pas caresser le chien pendant cette phase de travail», informe Nicole Boyer. Pas toujours facile lorsqu’on voit cette adorable boule de poils débordante de vie. Pourtant, Syrah est en mission et opère en tant que chien d’assistance. «Elle doit aider à favoriser l’intégration sociale de Noah», explique-t-elle.

Pour parfaire l’éducation de Syrah, un trouble-fête nommé Gigi, petit chien au caractère vif, a été invité à participer à l’exercice du jour. «L’idée est de pouvoir promener Syrah en laisse et de passer devant sa copine de jeu sans qu’elle veuille aller jouer avec elle», explique l’éducatrice. Des petites friandises, des caresses et des ordres appropriés seront la clé du succès. «Il faut aussi focaliser l’attention du chien sur le maître», conseille Nicole Boyer.

Noah présente des troubles du spectre de l’autisme. Agé de 14 ans, il effectue depuis peu sa scolarité obligatoire depuis la maison, sous la tutelle d’un professeur. «Il n’y a plus d’école spécialisée dans la région pour son âge ni adaptée pour lui», explique sa maman. Ainsi, grâce aux nouvelles technologies, il peut suivre les cours à distance. «Nous faisons partie d’un projet pilote du canton de Vaud», ajoute-t-elle. La rencontre avec les gens est source de stress pour Noah. Il sort peu de chez lui, préfère les jeux vidéo, lire ou regarder des séries télé. Grâce à l’arrivée de Syrah, il fait des progrès au niveau de la sociabilisation. «Il doit sortir le chien et il rencontre ainsi des gens, informe sa maman. Il apprend aussi à s’en occuper, à la brosser, lui donne à manger et se rend aux cours d’éducation au sein d’un club canin.» Syrah lui permet ainsi de sortir de sa bulle et de partir à la rencontre de l’autre. «Grâce au chien d’assistance, Noah peut interagir en toute sécurité. Nous souhaitons qu’il puisse retrouver une certaine autonomie et améliorer le relationnel avec les autres personnes», précise Nicole Boyer.

Noah fait partie des rares personnes à pouvoir bénéficier d’un chien d’assistance fourni par Farah-Dogs. «Nous avons vu une série où le protagoniste, autiste, avait le même âge que mon fils tout en portant le même prénom», note Valérie Schläfli. Une recherche sur internet l’a conduite vers l’association valaisanne. «Un dossier a été constitué. Puis nous recevons le futur bénéficiaire et prenons des échantillons de son odeur», détaille Nicole Boyer. Le chien qui réagira le plus favorablement sera destiné à la nouvelle famille. «On sait qu’il y aura une interaction», note la directrice. Syrah a donc choisi Noah pour poursuivre sa vie de chien d’assistance.

Plus d’infos sur www.farah-dogs.ch