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«Tout le monde doit 
faire des efforts»

Guido Flammer, 62 ans, producteur biologique.


Pierre Köstinger

Pierre Köstinger

23 janvier 2020 à 01:00

Agriculteur biologique depuis 2014, mais qui cultive un domaine à la Grange-des-Bois depuis 1984, Guido Flammer trouve que les initiatives «eau potable» et «pesticides» s’attaquent au mauvais problème. S’il ne remet pas en cause leur bien-fondé pour la préservation de la biodiversité, essentielle à ses yeux, il dénonce l’acharnement récurrent contre les agriculteurs sur ces questions. «Ceux-ci utilisent des produits homologués par les experts de la Confédération», rappelle-t-il.

«On tape sur les paysans qui ont fait des efforts et qui continuent d’en faire, alors que la principale source de pollution des eaux provient des résidus de solvants utilisés par les ménages et des médicaments. C’est donc à tout le monde, et pas seulement aux agriculteurs, de faire des efforts.» Et Guido Flammer de citer les cours obligatoires pour les agriculteurs utilisant des produits de traitement. «Alors que la plupart de nos concitoyens utilisent des solvants pour leur ménage, mais ont-ils suivi des cours?»

N’allez pas croire pour autant que Guido Flammer soutient l’utilisation des produits de synthèse. Au contraire, il est convaincu de l’importance d’opérer une transition vers une agriculture durable et respectueuse de l’environnement, et regrette notamment le manque de formation sur ces aspects dans les écoles d’agriculture. Il est aussi convaincu que le choix d’une agriculture biologique est le seul qui permet une préservation durable de la nature. «Il faut savoir qu’une plante saine produit des fruits plus nourrissants.» Il trouve tout de même ces initiatives trop abruptes. «Le changement ne peut pas se faire du jour au lendemain», dit-il, en rappelant que la Suisse possède une agriculture planifiée depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale. «Dans les années 1960, la Confédération subventionnait l’abattage d’arbres à haute tige.»

Retour aux grandes cultures

Guido Flammer a d’abord cultivé en conventionnel (betterave sucrière, tabac, céréales) puis en production intégrée. Avec sa fille et son beau-fils, qui ont repris l’exploitation, le domaine produit aujourd’hui des baies d’aronia et de la viande avec une trentaine de vaches mères. La plus-value bio n’étant pas assez rentable, un retour vers les cultures alimentaires (soja, épeautre, seigle, lin, lentilles) est en cours.

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