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Trio de Rueyres à l’assaut du canton

POLITIQUE Carole Raetzo et sa fille Tina comme députées et Sylvie Bonvin-Sansonnens comme conseillère d’Etat: trois Broyardes du même village siègent ensemble au Grand Conseil. Elles ont été assermentées jeudi dernier lors de la session de reconstitution.

Carole Raetzo, Tina Raetzo et Sylvie Bonvin-Sansonnens: les trois femmes dans le même groupe parlementaire à Fribourg.Photo isabelle kottelat

Isabelle  Kottelat

Isabelle Kottelat

23 décembre 2021 à 01:00

«Je le jure!» «Je le promets!» «Je le promets!» Carole Raetzo, Tina Raetzo et Sylvie Bonvin-Sansonnens ont toutes trois été assermentées jeudi dernier lors de la session de reconstitution du Grand Conseil fribourgeois. Les deux premières comme députées, la troisième comme conseillère d’Etat. Et si les deux premières sont mère et fille, ces trois femmes qui siégeront ensemble dès 2022 sont, dans la vie civile, habitantes d’un même village de quelque 500 âmes. Mieux: elles sont issues d’une même lignée familiale! Beaucoup de similitudes chez les politiciennes de ce trio de Sansonnens qui apportent au canton leur sensibilité de Broyardes intercantonales. Et elles y tiennent.

L’étendard de l’intercantonalité

L’intercantonalité, elles ont grandi dedans, à cheval sur les frontières vaudoise et fribourgeoise. Carole Raetzo est née Sansonnens dans une ferme collée à Rueyres mais sur sol vaudois. «Il ne s’agit pas de la même famille que Sylvie, mais nous sommes de la même lignée des Sansonnens de la Gotte de Forel. On se connaît depuis gamines. On nous confondait d’ailleurs quand on était jeunes!» rigole-t-elle.

Toutes deux ont suivi leurs écoles sur Vaud, baignant dans une culture mixte. «On a grandi avec les deux facettes broyardes qui maintenant ne sont plus opposées mais se superposent», souligne Sylvie Bonvin-Sansonnens. C’est ainsi la Broye intercantonale qui monte à l’assaut du canton, y représentant «cette manière broyarde de résoudre les problèmes en regardant ce qui se fait de mieux d’un côté ou de l’autre d’une frontière cantonale», résument-elles

Sylvie Bonvin-Sansonnens est, elle, née à Rueyres dans la ferme familiale dont elle a repris l’exploitation en 2005. Elle a fait ses premiers pas à Granges-Marnand où le travail de son père avait conduit la famille, puis est revenue à Rueyres à 18 ans, non sans y avoir passé la plupart de ses week-ends et vacances jusque-là, avec un père syndic de Rueyres. Lorsqu’elle était journaliste, l’ancien député Louis Duc est venu la chercher pour l’inscrire sur la liste du Grand Conseil. Elle sera assermentée en décembre 2015. Puis tout est allé très vite avec son élection comme présidente du Grand Conseil puis conseillère d’Etat.

Leur parcours à toutes deux est fait d’amitié et d’intérêt pour la chose politique. «On fait partie d’un même groupe d’amis où les trois femmes sont politiciennes et où nous avons notamment partagé un système de tournus pour les repas des enfants quand ils étaient à l’école. On avait chacune ses spécialités» Hamburgers maison et frites maison pour Sylvie. Saucisse à rôtir, purée et carottes pour Carole et des filets mignons à la sauce vanille qui font encore saliver Tina qui les a découverts chez Marie-Thérèse Villadoniga, la troisième amie du groupe, conseillère générale à Estavayer.

Carole, élue syndique de Rueyres-les-Prés en 2006, a contaminé sa fille Tina piquant sa curiosité pour la politique à l’heure où ce domaine était un pays étranger pour ses copains et copines. A 19 ans, en 2016, elle est la plus jeune élue d’un Conseil général staviacois, pour la fusion du grand Estavayer. Au début de cette année, elle a rejoint Sylvie à la section nouvellement créée des Verts de la Broye fribourgeoise. A 24 ans, la jeune femme ne compte pas rester la fille de… mais faire son propre chemin.

Lors des élections cantonales fribourgeoises de cet automne, les trois femmes ont vibré les unes pour les autres, voyant basculer leur destin politique en même temps que tombaient les résultats de la commune d’Estavayer qui leur donnaient leur place à Fribourg.

Elles s’y retrouvent dans le même groupe parlementaire: les Verts et alliés (Centre gauche-PCS et l’indépendante Carole Raetzo).

Un relais au gouvernement

Surnommé Birchermuesli pour sa diversité de partis, il abrite 13 Verts sur ses 18 députés avec «une liberté de vote complète». Sylvie Bonvin-Sansonnens joue les relais du groupe au gouvernement. «Après le départ de la conseillère d’Etat Marie Garnier, on n’avait plus de lien avec l’exécutif», souligne-t-elle.

Leurs mandats politiques n’iront pas sans provoquer quelques changements dans la vie des trois femmes de Rueyres.

Chez Sylvie Bonvin-Sansonnens, le couple fait une rocade en sens contraire par rapport à 2005 où Sylvie avait repris le domaine. Aujourd’hui, c’est son mari, Steve, qui quitte son emploi pour reprendre l’exploitation. «On permute! C’est pour lui un rêve qui se réalise», confie la nouvelle conseillère d’Etat.

Carole Raetzo aura bien à faire entre son poste de conseillère communale à Estavayer et son siège de députée. Tina, qui termine un master en développement et environnement, raccourcira son stage au Kenya pour son travail de master de manière à être de retour pour la session du Grand Conseil en février.

Et Rueyres pourra fêter ses trois représentantes. «Beaucoup de gens nous ont demandé quand on faisait une fête, on va faire quelque chose», assurent-elles.

Tandis qu’à Fribourg, la suite du feuilleton des Broyardes au canton se prépare. Jeudi au parlement, la PLR Nadia Savary-Moser de Vesin a été élue 1re vice-présidente du Grand Conseil. Ce qui signifie l’accession au perchoir cantonal en 2023.

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