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Un coup de pouce pour les salmonidés

Les eaux de la Mérine seront plus accueillantes pour la faune piscicole grâce à de nouveaux aménagements.

Le cours de la Mérine a été détourné par la droite durant les travaux, mais l’eau en furie après de gros orages a volontiers cambé la digue provisoire…

Danièle  Pittet

Danièle Pittet

16 février 2023 à 01:00

Les eaux de la Mérine, qui s’écoule du Jorat à Moudon, plaisent à la faune piscicole, des analyses statistiques en attestent. Et comme le barrage du Moulin de Moudon donnait d’évidents signes de fatigue et que des travaux de réhabilitation étaient à l’ordre du jour, il a été décidé d’en profiter pour compléter le programme prévu par des mesures en faveur de la faune piscicole.

Une porte a ainsi été créée lors des travaux de consolidation de la paroi du barrage. Elle permettra aux alluvions de la Mérine, qui venaient jusqu’ici s’entasser dans le barrage, de passer en fonction des besoins et de coloniser le lit de la rivière en aval, créant ainsi des zones recherchées par les salmonidés, notamment les truites, pour frayer de manière naturelle.

Toujours dans le but de favoriser la faune piscicole, plusieurs seuils qui empêchent ou pour le moins rendent l’accès en amont à la Mérine difficile aux poissons seront corrigés aussitôt que possible.

La réalisation de ces travaux, par les équipes du Service des eaux, n’a pas été aisée puisqu’il a fallu tenir compte des humeurs de la petite rivière qui peut devenir réellement tumultueuse lors d’importantes pluies. A plusieurs reprises, alors que le cours de la Mérine avait été détourné pour permettre les travaux, un excès de débit est venu ruiner les efforts consentis. Heureusement, la fin de l’année dernière a été relativement sèche, permettant la consolidation du mur du barrage et la création de la porte.

Rappelons qu’un important travail est mené pour rendre aux rivières vaudoises des atouts naturels pour maintenir, voire améliorer leur densité piscicole. C’est ainsi qu’un inventaire écomorphologique a été dressé et qu’il sert de base pour guider des améliorations lors d’interventions. Dans ce document, la Mérine (10,1 km de long) est répertoriée comme étant un cours d’eau naturel et semi-naturel dont la qualité des eaux et des autres éléments naturels le composant est considérée comme stable, sauf pollution accidentelle évidemment.

Du côté des autres rivières qui traversent le territoire de Moudon, notons que la Cerjaule, qui rejoint Lucens, est l’hôte des familles d’insectes les plus sensibles EPT (éphémères, plécoptères, trichoptères) qui y sont présentes en grand nombre. Cet indicateur permet de classer la Cerjaule en qualité très bonne. De l’autre côté de Moudon, la Bressonne est aussi, tout comme le haut du Carrouge qui coule non loin, colonisée par ces familles d’insectes très délicats dont la présence est synonyme d’un excellent écosystème.

Evidemment, impossible de terminer ce petit tour d’horizon sans parler de la Broye. Dans sa partie située entre Oron et Henniez, soit la Moyenne-Broye, son bilan de santé n’est pas transcendant dès qu’elle a franchi Bressonnaz. En effet, même si en amont elle accueille aussi des insectes sensibles, dès la rivière endiguée, elle subit les affres des déversements des stations d’épuration, qui sont aux normes, mais qui ne parviennent pas à empêcher les micropolluants de la coloniser, sans oublier un cours totalement exposé au soleil. Notons encore, en ce qui concerne la Broye, qu’une contamination industrielle accidentelle, qui a eu lieu dans les années 1960, a provoqué une hécatombe de nases. Un poisson qui a aussi subi au fil du temps, comme les autres représentants de la faune piscicole, toutes les autres pollutions et qui a finalement totalement disparu alors qu’il était abondant dans ce cours d’eau.

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