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Un encouragement à l’augmentation de la culture de la betterave

Pour booster l’attractivité de la betterave sucrière auprès des planteurs, un accord sur une hausse des prix a été conclu. Néanmoins, pour les principaux intéressés cela ne sera probablement pas suffisant pour inverser la tendance à une diminution importante des surfaces cultivées.

Photo Pierre köstinger/A

Ludmila  Glisovic

Ludmila Glisovic

14 juillet 2022 à 02:00

Depuis quelques années, dans la région, les surfaces de cultures de betteraves sucrières, victimes de ravageurs, se réduisent comme peau de chagrin. En cause, notamment, la cicadelle arrivée avec le réchauffement climatique, qui véhicule le syndrome de basse richesse (SBR) en réduisant la teneur en sucre des betteraves, et la jaunisse virale provoquée par le puceron vert. «Pour les combattre, nous ne pouvons plus utiliser de néonicotinoïdes. Les solutions actuelles sont moins efficaces et nécessitent plus d’interventions de traitements», souligne Cyrille Gassmann, agriculteur et président de la commission Logibett qui facilite le chargement et l’acheminement des betteraves de la région vers la sucrerie d’Aarberg.

Conséquence directe de ces problèmes sanitaires, un désamour pour cette culture.

Des charges plus importantes

De plus, aux mauvaises récoltes des années précédentes est venue s’ajouter l’actualité politique internationale qui a fait grimper en flèche les coûts des engrais, de l’énergie et de la logistique. Les prix de production de nombreuses cultures sont ainsi montés de façon brutale.

Des mesures de soutien

Pour faire face et soutenir les planteurs, l’interprofession qui rassemble la Fédération suisse des betteraviers et les responsables de Sucre Suisse SA ont négocié à la hausse le prix des betteraves sucrières 2023. Ainsi, la filière du sucre augmentera le prix de la tonne de betteraves de 8 fr., soit une hausse de près de 13%.

Pour sa part, l’interprofession a défini un système progressif qui, selon l’accroissement de la surface, permet de pousser le prix jusqu’à 10 fr. Avec l’augmentation de 5 fr. décidée l’an dernier, la majoration globale est supérieure à 20%. A cela viennent s’ajouter les contributions pour culture particulière, 2100 fr. par hectare, et les droits de douane arrêtés dans la loi.

Grâce à ces mesures, les transformateurs, les fabriques d’Aarberg et de Frauenfeld, espèrent une augmentation des volumes cultivés en Suisse et une amélioration de l’approvisionnement en sucre indigène, expliquent-ils dans un communiqué.

Un espoir, freiner l’érosion

«L’augmentation ne sera effective que l’an prochain. Cette année les producteurs ne verront aucun changement», relève Cyrille Gassmann. «Et il y a peu de chance que cela encourage à une augmentation des surfaces. La seule chose que l’on puisse espérer est que cette mesure freine l’érosion des producteurs sur le court terme. Ces trois dernières années, de Cudrefin à Yverdon, 40% des surfaces dédiées à la betterave ont été supprimées», précise-t-il.

S’il reconnaît que «cette hausse des prix donne des perspectives», Fabrice Bersier, agriculteur à Vesin et président de Landi Centre Broye, émet des doutes quant à une incidence pour une hausse des surfaces cultivées. Comme Cyrille Gassmann, il souligne les autres facteurs à prendre en compte, telle l’interdiction de traitements des semences qui ouvre la porte aux maladies.

D’ailleurs l’agriculteur a déjà réduit drastiquement sa production de betteraves: «50% de moins qu’il y a cinq ans.»

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