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Un fidèle soutien aux Haïtiens

Depuis plus de 30 ans, l’Association des amis d’Haïti, basée à Saint-Aubin, vient en aide aux plus démunis des enfants de l’île antillaise, notamment grâce à la vente d’oranges de ce côté-ci du monde.


Sabelle  Kottelat

Sabelle Kottelat

19 janvier 2023 à 01:00

Temps de lecture : 1 min

Sept cent huitante cageots d’oranges, 350 bouteilles et 45 bidons d’huile d’olive, 500 kilos de carottes: pour les Amis d’Haïti, la semaine dernière était comme chaque année consacrée à la préparation des lots dans un hangar de Vallon et à la distribution des produits auprès de leurs membres et sympathisants qui avaient passé commande. Le bénéfice de la vente ira aux enfants défavorisés de l’île antillaise.

Voilà plus de 30 ans que l’Association des amis d’Haïti, dont le siège est à Saint-Aubin, œuvre pour les enfants haïtiens. Et précisément pour les plus pauvres et les plus démunis d’entre eux. Ceux qu’on appelle les «restaveks» (du créole «rester avec»), les enfants esclaves.

«Ils viennent souvent de familles pauvres, originaires des provinces, et sont placés comme domestiques dans des familles d’accueil en ville. Leurs conditions de vie sont épouvantables. Dans tout le pays, ils seraient plus de 300 000», relève la Broyarde Bernadette von Niederhäusern, membre du comité de l’Association des amis d’Haïti avec son mari Armin.

L’initiative est partie d’un Haïtien bien connu dans la Broye: le père Miguel Jean-Baptiste qui a fait le lien entre ici et là-bas. Ces dernières décennies, celui qui fut directeur de la colonie staviacoise à La Roche en 1981, a œuvré pour améliorer les conditions de vie des plus démunis dans son pays d’origine.

Il a notamment fondé le foyer Maurice Sixto qui apporte une aide psychologique et éducative aux restaveks. Fondée en 1989, l’Association des amis d’Haïti, un groupe de personnes de la Broye et du canton de Fribourg, est venue l’épauler en récoltant des fonds.

Et ce n’est pas rien. Entre les ventes d’oranges, d’huile d’olive et de carottes et les dons, ainsi que l’organisation de manifestations, l’association reconnue d’utilité publique lève chaque année quelque 60 000 francs qui vont soutenir le foyer Maurice Sixto ainsi que sa clinique médicodentaire (lire ci-contre).

«Le père Miguel est décédé en 2021, mais sur place, il a mis sur pied une équipe qui continue son travail», précise Bernadette von Niederhäusern. Au foyer Maurice Sixto, les petits Haïtiens reçoivent de bons repas et ont notamment des possibilités de scolarisation et de préparation à un apprentissage.

Plus d’infos sur www.lesamisdhaiti.ch

De la caravane dentaire broyarde à la clinique dentaire haïtienne

Dans la Broye fribourgeoise, Michel Lebrun est connu comme le loup blanc. De 1978 jusqu’à sa retraite en 2004, il a sillonné la région pour contrôler et soigner les dents des petits Broyards avec la caravane dentaire du canton. Haïtien d’origine, Michel Lebrun a atterri en Suisse et dans la Broye un peu par hasard. Après des études de droit en Haïti, des études dentaires en Grèce et quelques années dans la coopération internationale, il était venu rendre visite à un cousin à Genève et avait postulé comme dentiste pour la caravane scolaire où une place venait de se libérer.

En parallèle, chef de projet pour le Secours dentaire international, le Broyard d’adoption inaugurait en 1996, sur l’île des Antilles, une clinique dentaire dans le foyer Maurice Sixto soutenu par l’Association des amis d’Haïti dont il est membre. Il la dirige depuis, bénévolement. Lorsqu’il travaillait à la caravane dentaire pour la Broye, l’ancien dentiste scolaire se rendait en Haïti sur ses vacances. Aujourd’hui il y passe plusieurs mois par an. Récemment de retour d’Haïti, il raconte combien la situation sur l’île s’est dégradée. «C’est catastrophique, mais même le mot n’est pas assez fort. La capitale est encerclée et contrôlée par des gangs», lâche-t-il bouleversé. IK

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