Un homme de la terre heureux

Prendre un bol d’air frais, avaler une petite pastille et fumer une pipe, serait-ce la formule magique pour vieillir en bonne santé? Ce sont en tout cas les premiers gestes que René Marion effectue chaque matin, chez lui, depuis plusieurs années pour «bien lancer la machine».

Samedi dernier, 14 janvier, l’alerte citoyen de Villars-le-Grand a eu le plaisir de fêter son 90e anniversaire entouré d’une partie de sa grande famille, ainsi que des autorités municipales de Vully-les-Lacs, représentées par Michel Verdon, syndic, et Claire-Marie Spahr, venus lui présenter leurs meilleurs vœux de santé.

René Marion a grandi dans une famille d’agriculteurs comptant 7 enfants, trois filles et quatre garçons. Il est resté toute sa vie fidèle à son village, hormis quelques rares exceptions comme sa naissance à Fribourg qui fut précédée d’une sortie à moto, sa maman ayant été emmenée à l’hôpital sur un deux-roues en plein mois de janvier! Ou Finsterhennen, village situé dans le Seeland où il commença sa vie active après la scolarité. «Il fallait savoir traire et faucher», se rappelle le nonagénaire à la mémoire encore bien vive: «J’ai gagné 80 fr. le premier mois et les patrons, satisfaits de mon travail, m’ont augmenté de 20 fr. le mois suivant.» Des virées d’une journée avec des copains, avec les membres de la Société vaudoise des améliorations foncières ou le Chœur d’hommes de Villars-le-Grand, dans lequel il fut second ténor durant 23 années, lui ont procuré beaucoup de plaisir.

Homme de la terre heureux, René Marion a tout d’abord travaillé avec son papa avant de reprendre la ferme familiale. Aimant le travail soigné et personne au grand cœur, il a également souvent donné de nombreux coups de main aux autres agriculteurs ou aux membres de sa famille, même il y a quelques années encore où il participait à l’arrachage des pommes de terre.

Grand admirateur de la nature, il continue à 90 ans à l’apprécier et s’y ressource en faisant régulièrement des petits tours.

Si l’on devait définir René Marion en quelques mots, sa famille choisirait sans hésitation les mots joyeux, toujours content, discret, toujours un mot pour rire, farceur, sachant vivre avec son temps et surtout dévoué au vu des nombreux services qu’il a rendus. «Il n’a que des amis», souligne sa famille, qui l’entoure avec tendresse, comme le font d’ailleurs également de nombreux villageois de Villars-le-Grand. Preuve en sont les petits apéros et repas que le nonagénaire célibataire prend par-ci par-là. Toujours avec le sourire et une bonne pipe à la main.