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Un toit, loin d’une image de luxe

Face à l’augmentation des arrivées de personnes fuyant les guerres et à la recherche de protection, l’armée met à disposition temporairement certaines de ses infrastructures. Visite exceptionnelle dans celle de la place d’armes de Moudon.

Les espaces pour dormir sont modulables grâce à des parois amovibles permettant aux familles d’avoir un peu plus d’intimité. Et, dans les douches communes de la salle de sport de la caserne, des rideaux de douche ont été installés. Photos ludmila glisovic

Ludmila  Glisovic

Ludmila Glisovic

22 décembre 2022 à 01:00

Comme déjà relaté dans votre journal, la place d’armes de Moudon accueille depuis le 14 novembre des requérants d’asile et des réfugiés ukrainiens. Fait exceptionnel, le Secrétariat d’Etat aux migrations (SEM) a autorisé une visite de presse, mardi 20 décembre, dans les installations mises à disposition par l’armée sur la place d’armes de Moudon. Une occasion rare pour le SEM d’expliquer sur site la mise en place de structures d’accueil.

Pour rappel, 350 lits sont à disposition dans les bâtiments destinés aux recrues jusqu’au 28 décembre. Début janvier, les migrants seront logés dans la halle de sport aménagée du site. Avec une fluctuation importante du nombre d’arrivées, impossible à prévoir, la tâche se révèle complexe. Par exemple, depuis novembre, les dortoirs de la caserne ont accueilli jusqu’à 200 personnes. Mardi, jour de la visite, 50 réfugiés y étaient logés.

Une halle en maison d’accueil

C’est dans l’espace encore inhabité de la halle de sport que le SEM a montré les installations mises en place pour accueillir au mieux 200 personnes. Un réfectoire, deux espaces nuit, l’un pour les hommes, l’autre pour les femmes et les familles, un coin jeu pour les enfants, une petite pharmacie, des WC extérieurs, etc. Le lieu est spartiate, mais il fait chaud et dehors des terrains de sport sont à disposition.

Pour préserver au mieux l’intimité des habitants, des parois amovibles sont prévues dans les espaces avec les lits superposés. Dans les douches collectives de la halle, des rideaux ont été posés. «Ça n’a l’air de rien, mais comme on ne peut rien changer dans ces lieux, ça a été compliqué à installer», a souligné Anne Césard, porte-parole du SEM.

Diverses activités, comme des cours de français, de yoga, etc. sont aussi proposées.

Préparatifs importants

«Avec cette visite, nous désirions montrer les préparatifs d’un hébergement d’urgence», a encore expliqué Anne Césard. «Les aménagements sont assez basiques… Mais ici, les réfugiés ont au moins un toit sur la tête», ajoutait Reto Kormann, suppléant information et communication au SEM.

Mettre en place des installations temporaires prend du temps. Ainsi l’Organisation for Refugee Service (ORS) a eu besoin de 3 à 4 semaines pour cette halle de sport. De plus, une présence est nécessaire 7 jours sur 7 et de jour comme de nuit. Hors personnel médical, 2 équivalents temps plein (ETP), l’accueil à Moudon nécessite 13,5 ETP. L’OSR recrute pour l’encadrement dans ses centres.

Tâches procédurales à Boudry

Pour la Suisse romande, avant d’atterrir dans ce type d’hébergement, les nouveaux arrivants passent par le centre fédéral de Boudry où ils sont enregistrés. Prise d’empreintes, visites médicales et premières démarches procédurales en vue d’un accueil s’y déroulent.

Avec 700 lits à disposition et de nouvelles arrivées permanentes, «nous devons libérer des places rapidement en ouvrant des centres d’urgence», précise Anne Césard.

Face à une guerre en Ukraine qui dure et plusieurs conflits larvés, la situation sur le front des migrations reste très tendu. Le SEM déclare même que la Suisse vit «sa plus grande vague migratoire depuis la Seconde Guerre mondiale».

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