Une année «particulière»

Une année 2020 «particulière». En présentant son rapport, le président Alexandre Jolliet a évité de faire dans le catastrophisme devant la trentaine de membres présents à l’assemblée générale du Groupement des industriels de la Broye (GIB), jeudi 1er octobre, sur le site de l’IENA à Avenches.

«On aurait envie de mettre 2020 entre parenthèses. Mais malgré la situation, nous ne sommes pas restés les bras croisés. Il a fallu nous adapter, faire face à l’inconnu et travailler avec l’ambiguïté de règles qui changent constamment. Et les efforts vont devoir être poursuivis», a déclaré le président. Après trois années à la tête du GIB, ce dernier a remis le flambeau à Jean-Pierre Bangerter, tandis que Ronny Maggini reprend la vice-présidence.

En marge de l’assemblée, trois apprentis diplômés ont aussi été récompensés pour leurs résultats. Il s’agit de Mélissa Cherbuin, laborantine en microbiologie (Elsa), Baptiste Grand, informaticien (Lamelcolor) et d’Olivia Staremberg, employée de commerce (Nestlé Waters).

Transport et logistique, digitalisation, ressources humaines ou encore télétravail. Ces aspects de la vie des entreprises ont été chamboulés par la vague du Covid et seront au programme des thèmes abordés par le GIB l’année prochaine. Invité à l’assemblée, le conseiller d’Etat fribourgeois en charge de l’aménagement, Jean-François Steiert, a, quant à lui, pris de la hauteur pour parler de la mobilité dans la Broye.

Ces cinq dernières années, les efforts ont été mis dans l’amélioration des transports publics. Pour le bus, la desserte a été réorganisée et densifiée. Et pour le rail, l’instauration de cadences à la demi-heure sur les lignes Fribourg-Yverdon et Morat-Lausanne ont étoffé l’horaire. Mais les efforts pour le développement de la ligne longitudinale de la Broye se poursuivent, a signalé Jean-François Steiert. Vaud et Fribourg collaborent sur ce dossier dont la réalisation est imaginée pour 2030 ou 2035. «Le travail se fait d’abord à Berne.»

Au rang des développements futurs, le conseiller d’Etat parle de deux liaisons directes Morat – Payerne – Palézieux – Lausanne, ainsi que du prolongement d’une ligne Regio Express Genève-Lausanne jusqu’à Morat. Des perspectives profitables pour la Broye, même si dans cette région excentrée, «les flux de circulation demeurent peu homogènes», fait remarquer l’élu fribourgeois. «Comparativement, la Broye aura toujours un peu moins de transports publics et un peu moins de mobilité douce», résume-t-il.

La route reste donc un aspect important de la mobilité dans la Broye. Et paradoxalement l’un des changements importants à venir pour notre région se trouve à… Prez-vers-Noréaz. La commune sarinoise, encombrée par le trafic des pendulaires, est traversée par le principal axe reliant la Broye au chef-lieu fribourgeois. En 2015, on y comptabilisait 13 200 véhicules à la sortie du village en direction de Fribourg. Et le bal des voitures et camions tend à y augmenter.

Pour décharger le village et fluidifier le trafic, le canton prévoit une route de contournement sur un tronçon de 3,7 kilomètres. Un projet, dont le coût avoisinerait les 22,9 millions, et que Jean-François Steiert mentionne comme prioritaire pour le canton.

Autre aspect de la mobilité abordé, celui du transport de marchandises. Sur ce dossier, le chef de l’aménagement observe avec regret que les demandes de transport par le rail sont globalement en baisse. «La diminution des contributions fédérales rend le fret par rail perdant», dit-il.

Pour l’élu, le changement doit passer par un vrai choix politique au niveau du Parlement fédéral. La Broye est concernée par cette question, à l’heure où se dessine le futur centre logistique de la Broye, vers le secteur stratégique Rose de la Broye. «Avec la proximité de la gare et le nœud autoroutier, Rose de la Broye remplit de très bons critères», a souligné le conseiller d’Etat.