Une pièce absurde et profonde à la Corde

Dans un pays étrange, la Grande Sœur règne en maîtresse autoritaire. Un jour, elle apprend qu’elle est atteinte de réduxite, maladie mortelle qui la fera rapetisser jusqu’à disparaître. Refusant de s’avouer amoindrie, elle ordonne de faire creuser des rigoles dans son royaume afin que ses sujets ne puissent la dépasser par la taille. Malgré de nouvelles taxes, ce chantier onéreux dilapide l’argent du trésor public. Face à cette situation, un groupe hétéroclite de résistants essaie tant bien que mal de lutter contre ce régime totalitaire.

Voilà la fable imaginée par la Valaisanne Séverine Zufferey, auteure de plusieurs pièces jouées principalement à Genève, Sion ou Avignon. Sous couvert d’un humour caustique et d’une rhétorique absurde, la pièce aborde avec profondeur des thématiques comme la violence d’un État totalitaire, l’efficacité de la résistance ou la tendance à l’entropie de tout système rigide.

La compagnie Les Pas Carrés est née du désir du metteur en scène Didier Coenegracht (ancien Moudonnois, désormais habitant de Boulens), de travailler avec des jeunes comédiens de la région qui avaient déjà croisé son chemin par le passé. Toutes et tous ont entre 19 et 25 ans, aspirent à une carrière professionnelle dans le monde du spectacle et ont déjà une solide expérience de la scène. On a pu les voir notamment sur la scène du Théâtre Barnabé à Servion dans des comédies musicales ou des revues.

Ayant à cœur de les emmener sur des sentiers moins connus, Didier Coenegracht leur a proposé une pièce de théâtre contemporain, s’essayant pour sa part à la mise en scène après une longue expérience sur les planches comme comédien, chanteur ou musicien. C’est donc autour d’un projet «test», sans moyens ou presque (hormis un crowdfunding couronné de succès), que se sont retrouvés les comédiens Benjamin Davis (Boulens), Aubane Guex (Boulens), Ysatis Menétrey (Palézieux), Nina Muñoz (Moudon), Dorian Sönmez (La Tour-de-Peilz), Sara Sousa (Lucens), le technicien Armand Pochon (Boulens) et la scénographe 
Séverine Delafontaine (Treycovagnes).

Nommée en hommage à l’expérience commune d’une grande partie de ses membres au sein de l’ECM Perakis à Moudon, la Compagnie a pris contact avec le Théâtre de la Corde, situé dans le même bâtiment. Forte de ses liens avec la région, avec le lieu et d’un projet enthousiasmant, la programmation dans la saison du petit théâtre situé dans la vieille ville a presque été une formalité. C’est ainsi qu’on pourra y applaudir cette toute nouvelle création cette fin de semaine, les 28, 29 février, et les 6 et 7 mars prochains.com/RED