Une vie pour sa famille, ses plantes et les voyages

Dans son salon lumineux, entre fleurs et livres, la nonagénaire est tout sourire. Entourée de Laure Ryser et de Tony Ruano, municipaux d’Avenches, de ses voisines et de son fils Piotr, Anne-Marie Kaczor franchit un cap. Oui, un cap. Car la vie d’Anne-Marie s’apparente à un magnifique voyage.

L’alerte nonagénaire est née à Fribourg le 12 novembre 1932 avec un patronyme bien du canton: c’est une Crausaz. Fille d’un ouvrier qui travaillait dans la zone industrielle de Pérolles, elle grandit entre quatre frères et une sœur.

En 1948, Anne-Marie a 16 ans lorsqu’elle entame une formation d’employée de commerce. Cet apprentissage sera, sans le savoir, à la fois le point de départ et la préparation de son grand parcours de vie.

Après sa formation aux Pâtes Besson, Anne-Marie trouve un emploi à Berne, où elle rencontre Feliks Kaczor, son futur mari. Le descendant d’immigrés polonais y était ingénieur et fréquentait, comme elle, les pensions de famille. Selon les dires de la nonagénaire, c’est autour de l’un des repas concoctés par un particulier que les deux futurs époux se virent pour la première fois.

Une fois mariés en 1955, ils emménagent à Bümpliz puis à Avenches en 1957. Entre-temps, deux enfants étaient nés: Piotr et Marianna.

Elle se consacre alors de plus en plus à sa famille en s’occupant des tâches ménagères. «Je n’aimais pas faire du jardin, mais depuis que je suis à la retraite, je ne peux plus arrêter», dit-elle un soupçon coupable.

Si elle arrose encore framboises, haricots et tomates, elle tient à cultiver les liens familiaux qui s’étendent de la Pologne au Mexique, où sa fille habite désormais. «Anne-Marie adore voyager et parle espagnol, polonais et allemand», ajoute gentiment son fils. Ouverte sur le monde, voisine serviable, Anne-Marie a des connaissances aux quatre coins du globe. Et elle va à leur rencontre… en transports publics puisqu’elle et son mari n’ont jamais eu de permis de conduire.