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Vent nouveau sur l’Exécutif staviacois

Avec l’entrée des Verts au Conseil communal et d’un deuxième élu du Groupe indépendant, qui plus est une femme, l’Exécutif staviacois affiche une représentation plus équilibrée des forces. Sous l’effet de l’onde verte, la droite et le centre ont perdu des plumes au Conseil général.


Isabelle Kottelat

Isabelle Kottelat

11 mars 2021 à 01:00

«On était le Petit Poucet de cette élection.» Ce sont les termes de l’élu vert Claude-Alain Gaillet. Eh bien, comme dans le conte, le petit et tout nouveau groupe des Verts est venu bouleverser l’histoire politique à Estavayer ce week-end avec l’entrée de l’un des siens au Conseil communal et de quatre d’entre eux au Conseil général.

«Je suis très heureux que l’onde verte continue à se propager dans le canton, très heureux aussi que la gauche retrouve deux sièges à l’Exécutif d’Estavayer. Et c’est bien sûr une satisfaction personnelle», réagissait le futur conseiller communal Claude-Alain Gaillet à chaud, dimanche, à la sortie des urnes.

Partis historiques malmenés
Les partis historiques ont été malmenés lors de ces élections. La droite a perdu des sièges. Si l’arrivée des Verts a joué un tour à beaucoup de monde, le poids du Groupe indépendant a également surpris. A commencer par eux-mêmes.

«Que notre groupe, qui existe seulement depuis 2016, devienne la deuxième force du Conseil communal après le PDC, avec deux élus, c’est une grande surprise, on ne s’y attendait pas. En outre, au Conseil général, on a maintenu nos cinq sièges. Bien sûr, on en visait deux de plus, mais on n’en a au moins pas perdu, comme le PDC, le PLR ou l’UDC», applaudit le conseiller communal indépendant sortant Joseph Borcard.

En plus de le réélire lui-même, la liste a permis de rafler un deuxième siège à l’exécutif avec l’arrivée de Carole Raetzo, ex-syndique de Rueyres-les-Prés. «Je le prends comme une belle retombée du travail accompli durant 11 ans à la commune, remercie Carole Raetzo. Et c’est aussi une jolie percée des femmes qu’on soit désormais deux au Conseil communal.» Une deuxième femme aux côtés de la PLR Marlis Schwarzentrub qui conserve son fauteuil.

Ce qui n’empêche pas la déception chez les libéraux-radicaux qui visaient un deuxième siège à l’exécutif. «On a échoué de peu: c’est avec 146 suffrages de différence que le Groupe indépendant nous est passé devant», regrette le chef de file Marco Bezzola. Quant au Conseil général, le PLR y perd deux sièges.

A droite toujours, «l’UDC a relativement bien supporté le choc en restant avec notre siège au Conseil communal», note le député et président de la section de l’UDC staviacoise Michel Zadory. «Mais au Conseil général, on en a perdu un. On se retrouve avec trois élus et on est embêtés parce que légalement, pour former un groupe, le minimum c’est quatre! On va être obligés de trouver une solution de rechange. Une alliance.» Cette législature sera, à son avis, encore étriquée, la suivante sera plus cohérente, par rapport aux cercles électoraux qui seront également supprimés pour le Conseil général dans cinq ans. Les socialistes s’avouent quant à eux très contents d’avoir maintenu leurs six sièges au Conseil général et leur fauteuil à l’exécutif avec la réélection d’Eric Rey. Qui commente: «C’était l’objectif. On n’était pas sûrs, c’était l’inconnue avec l’entrée en lice des Verts», reconnaît le conseiller communal sortant. Cette arrivée des Verts renforce la gauche, apprécie Eric Rey, et «permettra aussi d’avoir des groupes plus forts».

Et au centre? Le PDC passe de 5 à 3 élus avec Samuel Ménétrey et Eric Chassot (syndic) qui sortent en tête des urnes, tandis que le grand argentier Philippe Aegerter suit de près. «Je vois cet excellent résultat comme une reconnaissance du travail accompli», apprécie le syndic Eric Chassot.

Un bémol tout de même. Dernier arrivé dans le sérail pour remplacer l’ancien syndic André Losey, le conseiller communal sortant Christophe Pillonel n’a quant à lui pas passé la rampe.

Meilleure représentativité des villages
De tous les côtés de l’échiquier, la grosse majorité cassée du PDCLe Centre est saluée, ainsi que le poids des villages. Tant Samuel Ménétrey, Eric Chassot que Philippe Aegerter viennent respectivement de Vuissens, Bussy et Vernay. Tout comme Carole Raetzo de Rueyres-les-Prés pour les indépendants.

A cinq contre quatre au Conseil communal, c’est une meilleure représentativité des villages qui n’ont pas non plus hésité à voter pour des élus d’Estavayer-le-Lac. Pas de clivage donc mais l’illustration d’une fusion plutôt réussie. «Après cette première législature, il faut maintenant la consolider en réfléchissant comme une seule commune et un seul territoire, en laissant tomber les dernières barrières ville-villages», analyse Carole Raetzo.

Si la question de la syndicature ne semble pas faire un pli et devrait continuer à revenir à Eric Chassot, qui la revendique, celle de la vice-syndicature donnera plus de fil à retordre et lieu à quelques discussions. Reviendra-t-elle au Groupe indépendant, la deuxième force de l’exécutif? Sera-t-elle alors en main d’une élue d’un village ou comme maintenant d’un conseiller communal de la ville (Eric Rey)? Des réponses interviendront d’ici à l’assermentation des élus le 17 avril et la répartition des dicastères le 19.

 

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