Logo

Actualité

Vingt ans à protéger les cancres

Par tous les temps, Patricia Würsten est au service des piétons au giratoire Général-Guisan. La patrouilleuse scolaire a reçu un diplôme cantonal pour 20 ans de service émérite. Elle compte bien continuer sa noble mission.

Patricia Würsten en action au carrefour Général-Guisan. Celle que l’on surnomme affectueusement la «Dame bouchon», a été félicitée et diplômée (photo de droite) par le municipal Edouard Noverraz, accompagné de Stéphane Wenger et Stéphane Savary, responsables de la sécurité publique.Photos rémy gilliand

Rémy  Gilliand

Rémy Gilliand

3 mars 2022 à 01:00

«Vous n’avez pas qu’un rôle sécuritaire, mais aussi pédagogique. Votre travail est important pour tous, les citoyens ne s’en rendent pas toujours compte», a plaidé le municipal Edouard Noverraz, lundi matin, en félicitant la patrouilleuse scolaire Patricia Würsten, pour 20 ans de service.

La principale intéressée ne s’attendait pas à ce qu’on la mette sur un piédestal. Elle n’aime pas trop ça, elle qui a plutôt l’habitude de se faire houspiller, pas tant par les automobilistes, mais par les ados.

«Avec les petits écoliers il n’y a jamais eu de problème, au contraire, ils sont adorables, mais ils grandissent trop vite», ironise Patricia Würsten.

La patrouilleuse est entrée en fonction le 15 novembre 2001, fidèle au même giratoire, en bas la ville, comme disent les Payernois. «Au début, j’étais toute seule», précise-t-elle. Ce n’est qu’en août 2013 qu’elle sera rejointe par un collègue, selon les directives de la gendarmerie vaudoise qui estimait nécessaire un binôme à cet endroit.

Si depuis peu les horaires des écoles ont été harmonisés, les patrouilleuses, au nombre de 5 à Payerne — dont un poste est financé par l’Asipe — sont présentes à trois endroits de la ville, de 7 h 30 à 8 h 05, de 11 h 30 à 12 h, de 13 h à 13 h 35 et de 15 h à 16 h 10, cinq jours par semaine. Par tous les temps, on le répète. «Le froid ne me dérange pas trop, quoique lorsqu’il a fait moins 15 il y a quelques années, ce fut quand même rude. Mais le pire c’est la pluie, le vent. Un jour, on a tout eu, un orage monstrueux, avec de la grêle. Un monsieur, employé d’une assurance voisine, nous a crié de venir nous mettre à l’abri, mais nous ne pouvions pas abandonner les enfants qui allaient sortir de l’école», explique Patricia qui n’a jamais rechigné à la tâche. Tous les jours, ce sont environ 400 écoliers et autant d’adultes qui empruntent plusieurs fois ce passage. «Le matin, il y a le tsunami qui vient depuis la gare, c’est impressionnant. Rien ne les arrête», raconte Patricia.

Avant, c’était moins violent

Si la motivation est toujours intacte, Patricia a vu les jeunes changer au fil de deux décennies. «Avant, il n’y avait pas autant de violence. Certains jeunes nous disent des choses que je ne répéterais pas. «Elle a quoi la vieille?» m’a dit un élève une fois. Mais cela ne sert à rien de s’énerver», dit celle qui a tout de même été empoignée une fois par un cycliste mécontent.

Malgré les aléas, à bientôt 58 ans, Patricia Würsten n’entend pas raccrocher. «Si je peux rester jusqu’à la retraite, pourquoi pas. Et puis, avec la fermeture de la route de Grandcour pour les travaux, c’est quand même plus tranquille», sourit-elle.

A Payerne, il y a plus de 30 ans les patrouilleurs scolaires étaient des écoliers. Désormais, dans le canton, à de très rares exceptions, ce ne sont que des adultes qui officient, après une formation par la police cantonale. Dans une communication, la semaine dernière, le Bureau de prévention des accidents (BPA), estimait que cette fonction devait être réservée aux adultes, jugeant la tâche trop complexe pour des enfants. Ce que confirme la Police cantonale vaudoise. Dans le canton de Fribourg, 971 enfants sont encore patrouilleurs (523 adultes), mais la Police cantonale fribourgeoise partage le même point de vue que le BPA.

Ce contenu provient de notre ancien site web. Il est possible que sa mise en page ne soit pas idéale. En savoir plus