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Egratigneur

L’Egratigneur


Par Jean-Daniel Fattebert

Par Jean-Daniel Fattebert

2 février 2023 à 01:00

Y en a qui ont des problèmes existentiels, en comparaison desquels une semaine de bise dans la Broye devient un zéphyr polynésien.

On n’y croit pas. De jugements en recours, le Tribunal fédéra devra dire s’il est légal – ou pas – de mettre sur le marché du «poulet végétal». En cas de refus, une association antispéciste menace de requérir l’interdiction de l’appellation cœur de bœuf, pour la populaire variété de tomate, appréciée pour sa chair goûteuse mais qui, comme chacun le sait, ne contient pas un gramme de bœuf.

C’est un Groin d’honneur de la défunte mais néanmoins prestigieuse Saint-Caïon de Granges qui vous le grogne: le temps est révolu où les échanges de convictions baignaient dans le saindoux. Pour ce qui devient une guerre sainte des certitudes alimentaires, les couteaux sont affûtés.

Dans la perspective d’une stricte séparation des espèces, je ne miserais plus un centime sur l’avenir de l’ail des ours ni de la croquante salade de dents-de-lion. Sans parler de la fondante langue de chat, pâtisserie délicieusement complice de l’heure du thé.

Non satisfaits du coup de la tomate, les revanchards du langage propre en ordre ourdiraient une révolution visant à interdire la qualification «fruits» de mer, pour les coquillages et crustacés. Sous prétexte qu’ils ne sont point de l’espèce végétale.

Dans le prolongement de l’action visant à priver la tomate cœur de bœuf de son patronyme, vu qu’elle ne contient pas de bœuf, va-t-on aussi demander à la Haute Cour d’imposer un changement d’identité pour le beignet pet de nonne? Lequel cache en sa pâte moelleuse une double et perfide tromperie, puisque jusqu’à preuve du contraire, il ne contient ni pet, ni nonne…

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