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Egratigneur

L’Egratigneur


Par Jean-Daniel Fattebert

Par Jean-Daniel Fattebert

21 mars 2019 à 01:00

Si j’avais une once de pouvoir en cette contrée, j’imposerais la Broye – la vallée, pas le journal – comme terre d’expérience. Les stratèges des CFF, soucieux d’étoffer un peu plus l’oreiller de leurs bénéfices, qui ont dépassé le demi-milliard l’an passé, ont mis au programme de leurs scénarios possibles la réintroduction d’une troisième classe.

Les passagers paieraient leur billet moins cher, mais seraient assis plus serrés, voire debout. Un peu comme la deuxième classe actuelle à certaines heures, mais sans la possibilité de râler sur le rapport qualité-prix.

Que vient faire la Broye dans cette réjouissante perspective, direz-vous? Quand la troisième classe a été abandonnée, dans les années cinquante, les Broyards ont longtemps cultivé le sentiment que les derniers wagons de l’espèce furent consciencieusement amortis sur la ligne Lausanne-Payerne-Morat. Juste revanche donc, c’est sur ce parcours que devraient être testées les premières rames de la troisième classe ressuscitée, non?

C’est ici seulement que les experts des CFF peuvent nourrir l’espoir de recueillir des témoignages comparatifs crédibles, sur l’éternel recommencement de l’Histoire.

Sans oublier que la vallée pourrait offrir une belle opportunité de pousser le concept dans ses derniers retranchements mercantiles. Imaginez, l’automne, saison où le climat broyard décline ses multiples nuances de gris, tous ces wagons à betteraves qui rentrent vides de la sucrerie d’Aarberg. Il suffirait de les bourrer de voyageurs pour doper la rentabilité de la ligne.

Face aux millions ainsi engrangés par les CFF, le cœur léger nous pourrons leur retourner la fameuse injonction: «Présentez tous les billets!»

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