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Egratigneur

L’Egratigneur


Par Jeann-Daniel Fattebert

Par Jeann-Daniel Fattebert

4 avril 2019 à 02:00

Il faut déplorer que notre bonne ou notre mauvaise conscience dépende de l’obstination démontrée à tout analyser, tout mesurer, tout comparer.

Le bonheur n’est plus la chose légère que chantait Gilles. Il faut désormais le mériter, en abandonnant la route pour lui préférer le chemin de fer, par exemple. Jusqu’au jour où un collège d’experts 
déterminera que les particules fines, issues de l’usure des rails, peuvent provoquer des éternuements chez des sujets sensibles. Juste pour donner mauvaise conscience à ceux qui auraient préféré le train à l’avion, sur le trajet Payerne-Blécherette.

Vraiment, il devient de plus en plus compliqué d’être heureux sans arrière-pensée. Tenez! Il y a à peine dix jours, cheminant entre les parchets des coteaux de Lavaux, j’admirais sans vergogne le cadre grandiose qui n’en finissait pas de se mirer dans le bleu Léman. Des moments de pur bonheur. Mais c’en était trop, j’avais exagéré. Le lendemain, la presse quotidienne me rappelait à l’ordre. Le Léman n’est de loin pas si superbe que je l’imaginais.

L’hiver n’aurait pas assez brassé ses eaux, à ce qu’il paraît. Alors que sa profondeur maximale est de 309 mètres, seuls les 135 mètres de sa surface (admirez la précision…) ont vu leurs eaux brassées naturellement. Funeste conséquence: le taux d’oxygène, au fond du lac, reste inférieur aux exigences fixées par l’ordonnance suisse sur la protection des eaux.

La compagne délicieusement mutine d’un copain, m’a soufflé l’explication: «Visiblement, dénonce-t-elle, le Léman n’est pas au courant (façon de parler) des exigences fixées dans l’ordonnance fédérale, sinon il se serait remué un peu plus profondément!»

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