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Egratigneur

L’Egratigneur


Par Jean-Daniel Fattebert

Par Jean-Daniel Fattebert

11 avril 2019 à 02:00

On y est! Un magasin, que dis-je… un point de vente ouvert mardi en gare de Zurich permet de faire ses courses sans intervention de personnel humain. Quelques clics du client sur son portable lui ouvrent les portes de la caverne d’Ali Baba, enregistrent ses achats et les débitent de son compte. Vite fait bien fait, circulez, y’a rien à voir! A part pour les caméras de surveillance contre le vol, faut quand même pas pousser.

Interrogé sur sa vision du concept, un jeune client trouvait ça formidable. Dans un français fédéral tout à fait décent, il s’est dit heureux de pouvoir faire ses courses sans perte de temps, sans parler à personne. Autrement dit, sans «bonjour, oui j’ai la carte Cumulus, merci, au revoir». Vous imaginez le gain de temps!

Naïvement, je m’attendais à ce qu’il s’offusque qu’on le contraigne à faire le travail de la caissière sans rémunérer sa prestation. Mais non, il se déclarait enchanté du temps gagné. Alors que la seule question à se poser est de savoir si on peut rattraper le temps qu’on n’a pas perdu?

De son côté, le délégué à la communication du distributeur rassurait les âmes sensibles, en assurant qu’il y avait encore intervention humaine pour, deux fois par jour, charger les gondoles. N’en doutons pas, avec le potentiel de développement de l’intelligence artificielle, des robots feront bientôt cette tâche ingrate. Avec, pour ultime étape vers le bonheur universel, la création d’une cohorte de robots consommateurs. Ce jour-là, je ne voudrais pas être au bureau des réclamations.

- J’ai tenu tout le rayon, il vous manque les macarons à l’huile de palme. Mon réparateur dit que c’est excellent pour ma tuyauterie et mes engrenages.

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