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Egratigneur

L’Egratigneur


Par jean-daniel fattebert

Par jean-daniel fattebert

2 mai 2019 à 02:00

La solidarité pour l’égalité, la formule dut lui paraître plaisante.

Afin de frapper un grand coup au matin du grand soir, elle a proposé à ses collègues enseignantes de soutenir la grève des femmes du 14 juin prochain en… prolongeant la récré d’un quart d’heure. On allait voir ce qu’on allait voir! Un café supplémentaire à la salle des maîtres, je ne vous raconte pas l’impact escompté sur les esprits machistes de la planète. Ils ne sont pas près de s’en remettre. Lancé à ses intimes du landerneau professionnel sur internet, son appel à la Révolution a fuité et, comme on dit au TJ du soir, nous avons pu en prendre connaissance. Pour constater qu’un esprit subversif n’est pas forcément incompatible avec un fond de conscience professionnelle.

Dans l’esprit de la rebelle, la solidarité restant une affaire d’adultes, il ne serait pas question de laisser les gosses prolonger leurs jeux et discussions de la récré sans autres. La recommandation à ses collègues mentionne que les élèves rentreront sagement en classe pour, un quart d’heure durant, dessiner ou lire dans le calme, en l’absence de leur maîtresse. Celle-ci aura pris soin de leur expliquer le sens de la démarche.

Devant les questionnements de ses collègues sur la forme à donner à l’information aux parents, à la direction et aux collègues masculins bannis de l’opération, 
la nouvelle arrivée dans le monde de l’enseignement a finalement jeté l’éponge. Seul un ruban rose arboré en ce deuxième vendredi de juin témoignera de sa furieuse appétence de solidarité avec les grévistes.

Comme disait mon prof d’histoire, ce qu’il y a de bien avec les guerres civiles, c’est qu’on peut rentrer manger à la maison…

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