L’Egratigneur

Le proverbe africain affirmant que lorsque les éléphants se battent l’herbe souffre, n’est pas dénué de sagesse. Pourtant, il est certains affrontements de puissants qui peuvent être source d’allégresse pour le bon peuple.

Au temps de la turpitude décomplexée que nous imposent les grands de ce monde, les nouvelles qui prêtent à sourire sont si rares qu’il ne faut pour rien 
au monde les laisser filer dans l’indifférence.

Oh! Le joli prétexte avancé par le président brésilien, pour éviter de rencontrer le ministre des Affaires étrangères français Jean-Yves Le Drian, en visite sur ses terres. A l’heure prévue, il avait, paraît-il, rendez-vous… chez sa coiffeuse!

Un affront doublement indigeste pour le ministre français au pelage capillaire contrarié. Lui, le chauve, s’était fait moucher par un président dont l’abondante toison n’est pas le moindre des attributs.

Ou Jair Bolsonaro est un fieffé blagueur, ou il est farouchement amoureux de sa coiffeuse, l’un n’empêchant d’ailleurs pas l’autre.

Sans couper les cheveux de l’analyse politique en quatre, on perçoit comme un malaise dans la crisette qui perdure depuis l’incident. Coiffée au poteau, proche de friser le ridicule, la diplomatie hexagonale est portée désormais à raser les murs.

J’ai soudain un doute. Ma coiffeuse refuse, depuis quelques jours, de m’accorder le moindre rendez-vous, sous prétexte qu’elle est en vacances. Et si elle était partie avec le président de la Confédération? Avec lui, au moins, elle serait sûre de ne pas rapporter du boulot à la maison.

Non mais, c’est juste histoire de plaisanter. Pas de quoi pratiquer le coup de ciseau vengeur à la prochaine consultation, j’espère.