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Egratigneur

L’Egratigneur


Par Jean-Daniel Fattebert

Par Jean-Daniel Fattebert

22 août 2019 à 02:00

Il ne faudra pas m’accuser un jour de n’avoir rien tenté contre le réchauffement de la planète. Pas plus tard que la semaine dernière, j’ai voulu ramener ma gomme pour effacer un peu de mon empreinte carbone et ça se confirme, un bienfait reste rarement impuni.

D’accord, elles avaient été achetées plus par étourderie que par farouche volonté de lancer la famille dans une gourmande aventure culinaire, mais quand même. Des chipolatas sans viande, c’est une gâterie gastronomique qu’on ne souhaiterait pas à son pire ennemi.

J’avais bien quelques doutes, après avoir décrypté sous la loupe la liste des ingrédients constituant ce délice importé d’Allemagne, mais à ce point immangeable, ça dépasse l’imagination la plus féconde. «Finis ton assiette, les gamins ne parlent pas à table.» Encore tout imprégné par cette sommation qui faisait florès aux tablées de mon enfance, j’ai mangé ma ration, sans commenter ni la consistance, ni le fumet.

Et pourtant… Il y a des fabricants de saucisses qui se sont retrouvés au tribunal pour moins que ça!

Leur assemblage de pois chiches et de haricots blancs moulus, agrémenté d’oignons séchés, donne envie de traîner lourdement les pieds, sur le chemin de la terre promise sans entrecôte ni jambon, que les oracles du zéro carbone nous prédisent.

Le chat errant qui prend pension dans l’assiette aux restes posée derrière la maison, a définitivement réglé le débat sur l’opportunité de renouveler l’expérience. Au matin, il a ramené au pied de l’escalier l’une des saucisses qu’on lui avait généreusement offertes. Pour bien montrer que ça n’était pas un coup à lui refaire. Et là, dédain suprême, il a marqué son territoire sur l’objet du délit…

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