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Egratigneur

L’Egratigneur


Par Jean-Daniel Fattebert

Par Jean-Daniel Fattebert

19 septembre 2019 à 02:00

Le camping en vocation tardive peut réserver des surprises. Des Broyards de la rive droite en ont fait la douloureuse expérience.

Conviés à une réunion de famille en Haute-Savoie, l’été indien qui s’amorce leur a inspiré l’idée de planter leurs tipis sous un platane ombrageant l’accueillante propriété de la parenté.

En prolongement d’une joyeuse journée, où la soif de découverte des crus locaux avait étouffé toute appréhension relative à la pratique du dressage des chapiteaux familiaux achetés dans la semaine, les fils, leurs parents s’y sont collés avec un enthousiasme communicatif. Jusqu’à la tante qui, elle aussi, avait décidé de monter la sienne, tous ont démontré une étonnante maîtrise dans l’art d’arranger la toile sur des armatures souples et dociles à souhait.

Vous pouvez me passer les sardines?

La question qui tue.

Quelles sardines? On n’a pas pris de sardines. On a dit que pour le souper, on finissait les restes de midi.

Pas les sardines à manger, celles à planter, pour que la toile tienne en place, même par grand vent. Je suis sûr qu’elles faisaient partie du kit, j’ai vérifié à la maison, il y en avait un sac pour chaque tente.

Il fallut se résoudre à chercher le sommeil en marge de la rassurante quiétude qu’inspire une toile parfaitement arrimée.

Réveillées à l’aube par le chant d’un coq gaulois branché sur le rythme répétitif d’un coucou suisse, les campeuses se sont plaintes que les racines du platane leur avaient cisaillé le dos.

Princesses au petit pois des temps modernes, au démontage des tentes elles ont constaté qu’elles s’étaient endormies sur les sacs de sardines, glissés dans la poche prévue à cet effet sous le tapis de sol…

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