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Egratigneur

L’Egratigneur


Par Jean-Daniel Fattebert

Par Jean-Daniel Fattebert

6 février 2020 à 01:00

Au chapitre des petits bonheurs escortant la prise d’années, l’absence d’obligation de se justifier pour ne pratiquer aucun sport intensif, figure en tête de page.

Suivre une descente à ski devant la télé, confortablement lové entre les coussins du canapé, la conscience tranquille et les doigts de pieds en éventail, c’est bon pour le moral.

Et pour le physique aussi, il n’en faut point douter. A entendre l’interminable liste des blessures dont reviennent à peu près guéris les compétiteurs d’élite, autant préserver vaillamment sa santé à la maison.

L’autre samedi en descente, du premier au quinzième skieur, ceux qui ont échappé à l’anamnèse d’antécédents traumatiques se comptaient sur les deux doigts de la main d’un scieur dissipé. Des populaires entorses aux illustres traumatismes crâniens, en passant par la double fracture du tibia et la fameuse déchirure du ligament croisé du genou, rien ne nous a été épargné. Certes, ils n’en moururent pas tous, mais tous étaient frappés.

Amis journalistes sportifs, bravo! Ajouter à un bagage professionnel déjà bien étoffé une telle dose de science médicale, ça frise l’exploit. C’est vous qu’on devrait honorer à la fin de l’épreuve, sur le podium des tamalous.

Imaginez le speaker: «Médaille de bronze pour l’opportun rappel d’une méchante hernie discale diagnostiquée tardivement. Médaille d’argent pour la mention d’une double opération de la hanche en 2012 et médaille d’or pour la description documentée d’une rupture tendineuse de la coiffe des rotateurs.»

Avec l’arrivée prometteuse des gégènes du coronavirus sous nos latitudes, sûr que la pratique du commentaire médico-sportif a de belles années devant elle.

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