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Egratigneur

L’Egratigneur


Par Jean-Daniel Fattebert

Par Jean-Daniel Fattebert

30 avril 2020 à 02:00

J’aime le divertissement quotidien que représentent les prédictions alambiquées émises par les spécialistes de la nature humaine, commentant l’influence qu’aura le virus sur notre comportement futur. Rien ne sera plus jamais comme avant pour les uns, alors que rien ne changera vraiment pour les autres. Et vice-versa, est-on tenté d’ajouter, pour amener notre eau au moulin des analystes de tout poil.

Si, dans les futurs manuels d’histoire, on lira que le confinement a eu pour effet de favoriser l’éclosion d’un service haut de gamme du divorce en ligne et le développement de l’offre touristique de Tavannes, il faut bien admettre que notre héroïque sacrifice va singulièrement manquer de panache.

Alors, fini de tourner en rond sur notre canapé, comme ils disent à la radio (j’ai essayé, ça n’est pas facile). Et retroussons nos manches pour faire redémarrer l’économie locale, comme nous encourageait sur les ondes un éditeur romand qui, le cœur léger, fait confectionner ses ouvrages hors de nos frontières.

Pour ma part - je vous l’expliquais dans ma précédente chronique - je crains que la pandémie ne laisse la trace d’un attachement contre nature aux tâches culinaires de la maisonnée. Traqué par le réseau Whats-App, aucun détail de ma corvée de cuisine hebdomadaire n’échappe à mon coach familial. Les jeunes ont perdu tout respect pour les têtes chenues. A la sortie d’un repas dont j’étais plutôt fier, mon petit-fils m’a demandé de zoomer sur la plonge. «Ah! Quand même… Mais ne te décourage pas, l’ancêtre. Tu me fais penser à moi, quand je débutais. Tu verras que le rangement et la vaisselle, on s’y fait vite. Bon après-midi quand même…»

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