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Egratigneur

L’Egratigneur


Par Jean-Daniel Fattebert

Par Jean-Daniel Fattebert

22 mai 2020 à 02:00

L’état d’âme du futur touriste helvétique, je ne vous raconte pas. Ou alors un tout petit peu.

Pour tenter de sauver la branche sur laquelle leurs concitoyens sont tous plus ou moins bien assis, les gouvernements d’Allemagne, d’Autriche et de Suisse ont tout récemment donné de l’air à leurs frontières. Mais avec une recommandation: votre pays a besoin que vous dépensiez vos picaillons sur place, alors réfléchissez-y à deux fois avant de passer le Rubicon des échappées extra-muros.

Pour faire simple, prenons le cas d’un Helvète tenté par le bon accueil légendaire que réserve à ses touristes le Tyrol autrichien. Même en culotte de peau de bête et bretelles à fleurs, il ne pourra éviter de passer pour un traître à la mère patrie, la sienne, qui lui avait fait comprendre combien le pays avait besoin qu’il aère son gousset dans le giron familial.

Les capitaines d’industrie restent autorisés à vendre les bijoux de famille aux investisseurs étrangers, mais le Suisse moyen pourrait se voir refuser un certificat de bonnes mœurs, s’il vilipende sa monnaie aux quatre coins du monde.

Il est bien fini, le joli temps où on pouvait surprendre une conseillère fédérale, caddie en main, faire ses courses hors des limites territoriales.

A la lancinante interrogation de savoir si, après le Covid-19, on pourra vivre comme avant, la réponse est claire. C’est non. On pourra peut-être à nouveau partir en vacances, mais plus jamais l’esprit serein et la conscience tranquille.

J’en veux pour preuve la préoccupation que m’a confessée hier un copain, habitué des baignades ensoleillées. Cet été, sur les plages, les nudistes devront-ils porter le masque?

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