L’Egratigneur

Juste avant ce temps, quand tout était plus simple, notre aptitude à la compréhension des choses n’était pas trop maltraitée.

On nous scandait que le système de santé coûtant le lard du chat, il serait bien de réduire le train de nos coupables habitudes d’aller chez le médecin ou à l’hôpital pour des broutilles. Ça, on pouvait le comprendre.

Puis, le Covid-19 est passé par là. (Vous remarquerez, mesdames, que j’écris LE et non pas LA Covid-19, contrairement à la décision des machos de l’Académie, soucieux de féminiser un désastre assimilable, dans certains esprits, au péché originel. Déjà qu’à en croire les réseaux sociaux, seuls les pangolins femelles transmettraient le virus…)

Et voilà que les médecins manquant de patients et les hôpitaux d’actes susceptibles de faire tinter le tiroir-caisse, le discours s’est payé un virage à angle droit. N’hésitez surtout plus à consulter les praticiens, soucieux comme jamais de votre santé, qu’ils disent. Même si c’est juste pour un petit coucou, faites-leur confiance. Ils sauront bien vous découvrir un mal à soigner. Peut-être formulé de manière plus subtile, le message n’en est pas moins clair. La relance économique du système de santé ne se fera pas sans une significative augmentation des maladies à traiter.

En quelques semaines, les préoccupations ont changé de camp. On ne se pose plus la question de savoir si un malade coûte énormément, mais combien il peut rapporter. A ceux d’entre vous affirmant que c’était déjà ainsi avant, je répondrai d’accord, mais ça n’était pas officiel.

Alors, après la quête pour financer les chiens d’aveugles, à quand une collecte pour sauver les ophtalmologues?