L’Egratigneur

Faut suivre!

Il y a quelques semaines, on nous voulait tous dans les transports publics. Il était bien séant de brandir l’abonnement général comme trophée d’une vertueuse adhésion à la lutte contre le réchauffement climatique.

Avec celui de l’été qui s’annonce, voilà qu’on nous veut tous à vélo. Les routes vaudoises coupées en deux à grand renfort de bandes jaunes, c’est pour demain. A quand le coloriage de la chaussée avec des bandes brunes pour les chars à bœufs et des bandes vertes pour les chaises à porteurs?

Juste la vie qui va. On place une majorité de femmes au Conseil d’Etat et aussitôt elles font comprendre que la drague des mâles dominants, Ray-Ban sur le front et coude à la portière, on oublie! Qui aurait prédit qu’à l’été 2020, l’accessoire phare de la séduction masculine serait la pince à vélo?

Les chauffeurs de ces dames ont du souci à se faire. Si elles décident d’appliquer à elles-mêmes les pratiques qu’elles suggèrent à leur peuple, il en faudra du courage pour honorer le contrat de fidèle serviteur de l’Etat. Lâcher le volant de la Mercedes pour le guidon du pousse-pousse, troquer la pédale de l’accélérateur contre celle du vélo, mais avec toujours Madame la Conseillère sur le siège arrière, il y a de quoi lézarder l’ego le plus robuste.

On ose à peine imaginer l’ambiance, certains soirs d’hiver, à l’heure glaciale de ramener Madame la Conseillère broyarde, à domicile et à la force du mollet. Avec juste ce qu’il faut de brouillard pour assombrir les quinquets du Chalet-à-Gobet et suffisamment de neige pour recouvrir les lignes jaunes. Comment il va faire, le pauvre, pour être certain de rester sur la piste cyclable?