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Egratigneur

L’Egratigneur


Par Jean-Daniel Fattebert

Par Jean-Daniel Fattebert

16 juillet 2020 à 02:00

En cet été d’expériences surprenantes dans la préparation et le déroulement des rencontres de football, j’ai connu le privilège de vivre un match s’apparentant à une immersion en terre inconnue.

Le terrain de Vaulion, vous connaissez? Désormais, je peux dire que moi, oui.

J’en ai fait le constat sur les chemins vicinaux d’un détournement de circulation signalé à la louche depuis Romainmôtier, ma fibre de supporter n’a rien à envier à la foi du charbonnier.

On le sait, en parallèle à l’élévation de la température qu’il provoque chez ceux qui en sont atteints, le Covid-19 entraîne d’abominables spasmes dans les caisses enregistreuses des grands clubs.

Les petits ont moins de souci, l’entrée au spectacle est souvent gratuite et le seul privilège que partagent les VIP, c’est de pouvoir s’asseoir quelques minutes sur les escaliers de la buvette.

Il serait incomplet d’affirmer qu’à Vaulion, on pratique le décrié football des talus. La configuration des lieux y ajoute une dimension particulière, avec la pêche à l’épuisette, chaque fois que le ballon finit dans le ruisseau qui longe l’aire de jeu. Toutefois, si vous êtes un jour spectateur au bord du terrain de Vaulion et que vous ne voulez pas passer pour un ignare d’étranger, mesurez vos commentaires. «Ça n’est pas n’importe quel ruisseau, monsieur, c’est le Nozon», m’a-t-on fait remarquer avec humour.

Au temps où le plus chétif des moineaux des surfaces engazonnées est amené à se prendre pour un aigle dès qu’il a marqué un but télévisé, le plaisir de ces amateurs, le respect voué à l’arbitre était comme une saine bouffée d’oxygène. Ce soir-là, le bonheur était véritablement dans le pré.

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