Logo

Egratigneur

L’Egratigneur


Par jean-daniel fattebert

Par jean-daniel fattebert

12 novembre 2020 à 01:00

On apprenait, en fin de semaine passée, qu’un entrepreneur du cru s’est fait voler pour 6000 francs d’outillage, sur un chantier du campus de l’Université de Lausanne. Ce qui m’ébouriffe le plus dans cette histoire, ça n’est pas tant que les auteurs du larcin — qui se définissent comme «antifascistes» — donnent à leur message de revendication une misérable justification de leur délit. Dans le désœuvrement, on a les poussées d’adrénaline qu’on peut et ces pieds nickelés de la défense universelle de la veuve et de l’orphelin devaient se sentir une âme de Robin des bois, au moment d’affûter la flèche de leur stylo-feutre.

Non, ce qui me dérange, c’est qu’ils claironnent avoir volé les outils pour les donner «au peuple»… Pas cons les mecs! Ils ne vont quand même pas s’en servir… Alors que le peuple, si possible opprimé pour faire pleurer Margot, il aura double ration d’ardeur à la tâche, sachant qu’il a en main des outils arrachés de haute lutte au capitalisme.

Vous imaginez le retour au foyer, après une nuit d’angoisse pour les parents:

— Tu rentres bien tard, où es-tu encore allé traîner?

— J’ai fait ma BA pour l’humanité, j’ai donné des outils au peuple…

Il reste à espérer, Messieurs les antifascistes, si vous vous faites coincer, qu’on vous condamne aux travaux d’intérêt général. Pour voir une fois ce que c’est.

Et puis, agir en terre vaudoise, au détriment d’un patron broyard, avec un message de revendication en anglais, avouez que votre étendard de la lutte contre la mondialisation était plutôt en berne, cette nuit-là?

D’autant plus que 6000 francs d’outillage à racheter, par les temps qui courent, c’est plutôt bien pour les multinationales de la branche.

Ce contenu provient de notre ancien site web. Il est possible que sa mise en page ne soit pas idéale. En savoir plus