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Egratigneur

L’Egratigneur


Par Jean-Daniel Fattebert

Par Jean-Daniel Fattebert

26 novembre 2020 à 01:00

Avec un tel projet, notre ego citoyen en prend un coup dans les gencives.

A Lausanne, dans la joyeuse perspective de les confronter «à la vraie vie», on fait voter des citoyens-bambins âgés de 2,5 à 3 ans…

Le doudou dans une main et le bulletin dans l’autre, ils ont ainsi choisi le fanion à hisser au grand mât de leur «village». Dans les crèches concernées par ce «projet de citoyenneté», chaque enfant a son rôle à jouer, du médecin au policier, du balayeur au chef de village. Pour cette préparation à la vraie vie, comme ils disent, on est en droit de se demander comment est choisi le syndic? Le HP (haut potentiel) de service ou le rejeton des parents qui crachent le plus généreusement au bassinet?

Imaginez la fierté des géniteurs: à 3 ans à peine, voilà leur Kevin proclamé chef du village. Les réseaux sociaux des amis doivent chauffer. Il ne veut encore pas ranger sa chambre, d’accord, mais peut désormais ordonner à son copain élu, lui, assistant social, de le faire.

Qu’a prévu la Constitution, en cas de divorce des parents, avec garde alternée à la clé? Le chef pourra-t-il conserver son titre – et les privilèges qui vont avec – si son domicile change? Et si le gamin refuse de quitter le pouvoir, son camarade policier pourra-t-il le virer manu militari? Autant de problèmes qu’heureusement on ne rencontre pas chez les adultes…

C’est comme le gosse promu médecin, le jour de ses 3 ans. N’est-ce point une responsabilité propre à lui ôter toute envie de jouer au docteur quelques années plus tard?

Dans ce programme original, il paraît que les équipes éducatives se mettent sagement en retrait. Sans doute pour éviter de se faire casser la gueule à la récré!

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