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Egratigneur

L’Egratigneur


Par Jean-Daniel Fattebert

Par Jean-Daniel Fattebert

4 mars 2021 à 01:00

Le vieux qui coûte le lard du chat à entretenir, c’était avant la pandémie. Comme le blues se porte ample cette saison, après celui des organisateurs de festivals ou, plus rustique, des planteurs de pommes de terre, voici que nous tombe dessus le blues des directeurs d’EMS.

On découvre que le vieux crée des emplois et rapporte, ou plutôt rapportait. Parce qu’il se fait rare, le bougre! Phénomène susceptible, d’ailleurs, d’ébouriffer l’équilibre budgétaire de nos maisons de retraite. Au cœur de la dure loi de l’offre et de la demande, le vieux résiste et s’apprécie. Au sens mercantile du terme… Faut pas rêver.

C’est sûr, les EMS devront se réinventer et il est proche le temps où, pour le même prix, on offrira la pose gratuite des pneus d’été du déambulateur. On peut même imaginer une période de transferts, avec mercato pour les plus vaillants et verres à dents griffés à l’effigie des grandes marques de dentifrice, pour la photo.

Ne m’accusez pas de cynisme, ça n’est pas moi qui ai commencé.

A force de nous suggérer qu’on coûte trop, qu’on prend trop de place dans le train aux heures de pointe et qu’en squattant les rangs de la catégorie à risques, on empêche les jeunes de vaquer à leurs occupations, la revanche de notre valeur financière a la saveur sucrée de nos premières confitures.

Pourtant, la tendresse, ça doit bien encore exister un peu, non?

Mais prudence, Mesdames qui pourriez être en quête d’un automne généreux en fruits de la passion. Si vous tombez sur le profil d’un «senior à double injection, bien coté en Bourse», ne vous enflammez pas en imaginant des choses… C’est juste un vieux qui a reçu ses deux doses de vaccin et dont la cote marchande est à la hausse.

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