L’Egratigneur

Une «Genferei» assaisonnée à la sauce broyarde, ou plus précisément valbroyarde, ça existe.

Imaginez le patron en préretraite d’une entreprise grangeoise, en week-end de ressourcement sur les pentes ensoleillées du Vieux-Pays.

Réparatrice à souhait, sa nuit valaisanne fut pourtant troublée par un téléphone de la police genevoise. Cinq minutes avant minuit (précision utile à démontrer que là-haut, il se couche tôt…), la maréchaussée du bout du lac le réveille pour l’informer qu’il a intérêt à déplacer fissa le véhicule, estampillé aux armes de l’entreprise, parqué en fâcheuse infraction.

Cité de Calvin, Genève est aussi celle de l’Escalade et on lui promet la fourrière comme prochaine étape sur la montée en puissance de la sanction.

Il faut ajouter qu’avant d’atteindre notre entrepreneur, les policiers genevois, consciencieux dans l’art de remonter la filière du bottin de téléphone, avaient, en pleine nuit, réveillé déjà sa mère, âgée de 88 ans, mais aussi son frère.

Habitué à réagir au quart de tour, l’entrepreneur donne les coordonnées du cadre de l’entreprise, censé être à la source des préoccupations nocturnes de la police genevoise. Comme il y a des jours, ou plutôt des nuits, où rien n’est clair, dans son demi-sommeil il se fourvoie et donne l’adresse d’un autre collaborateur, au bénéfice lui aussi d’un véhicule de fonction.

Bel effort des uns et des autres mais, le lendemain, il fallut quand même aller chercher le véhicule… à la fourrière!

Malgré la haute réputation de l’entreprise dans le domaine de la fabrication de tuyaux parfaitement étanches, il arrive parfois, heureusement pour nous, que l’un d’eux ait une fuite…