Logo

Egratigneur

L’Egratigneur


Par Jean-Daniel Fattebert

Par Jean-Daniel Fattebert

25 mars 2021 à 01:00

«Je comprends mieux pourquoi nos pauvres élèves sont déprimés», nous confie un fidèle lecteur de cette chronique. Dans un courrier, accompagné d’une offre d’emploi inhabituelle, il s’inquiète de savoir (coupure de presse à l’appui) si la recherche d’«un-e enseignant-e spécialisé-e à 64,5%» s’adresse à des candidat-e-s spécialisé-e-s en… mathématiques.

Renseignements pris, le ou la nommé-e au poste proposé devra calculer fin pour répondre aux exigences posées. Car en parallèle d’une expérience confirmée, l’employeur exige, notamment, une forte aptitude à la collaboration interdisciplinaire, un intérêt pour le travail en réseau, une solide capacité à fixer des objectifs et à appliquer les principes de pédagogie individualisée, ainsi que les capacités utiles à gérer, en binôme, une classe de manière autonome, sur des temps précis (on s’en serait douté)…

Tout cela dans une durée de travail annualisée sur 38 semaines. Autant dire que l’enseignant-e choisi-e n’aura pas trop de questions à se poser sur la manière dont il-elle pourra bien occuper les 35,5% du temps libre qui lui sont généreusement laissés.

L’annonce ne précise pas si les minutes consacrées à contrôler l’heure qui file sont comprises dans le taux de 64,5% mentionné. Il est vrai qu’offrir, sur le marché de l’emploi, un poste d’enseignement spécialisé à temps plein, rémunéré aux deux tiers, ça ne serait plus tellement porteur de nos jours.

Sûr pourtant que l’heureux-se élu-e va devoir souquer ferme pour rattraper le moindre temps perdu. Je ne voudrais pas rajouter une couche à l’émail de ses appréhensions, mais on ne sait toujours pas comment rattraper le temps qu’on n’a pas perdu…

Ce contenu provient de notre ancien site web. Il est possible que sa mise en page ne soit pas idéale. En savoir plus