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Egratigneur

L’Egratigneur


Par jean-daniel fattebert

Par jean-daniel fattebert

22 avril 2021 à 02:00

Avant l’éclosion de mouvements féministes veillant au respect des nobles usages dans les rapports hommes-femmes, j’aurais osé vous restituer, sans crainte de lendemains qui déchantent, l’anecdote que m’a confiée une amie. Maintenant, je n’ose plus. On pourrait m’accuser d’inventer des choses, pour assouvir au grand jour un machisme refoulé.

Bon d’accord, j’y vais. Mais je compte sur vous pour m’aider à débarrasser ma voiture des slogans vengeurs, au cas où…

Cycliste amateure (vous remarquerez le «e» final), alors fringante jeune femme, elle s’était lancée un dimanche matin, dans un parcours vallonné de notre région qui, comme on le sait, compte de bien jolies pentes. Souffrant dans une grimpée qu’elle trouvait interminable, elle sentit soudain une main secourable la pousser en un endroit de son corps que la décence m’interdit de nommer ici. Un geste d’un courtisan de la petite reine, interprété alors comme un acte d’encouragement.

Or, raconte-t-elle, l’auteur du «délit» était en tête d’un groupe d’une demi-douzaine de copains qui, inspirés par la hardiesse de leur leader ont, l’un après l’autre, répété avec autant d’application que d’entrain sa téméraire poussette.

«Ils riaient. Je riais… mais trente ans après, tu penses que j’aurais des chances, devant un tribunal, d’obtenir un dédommagement pécuniaire?» s’interroge la victime.

Avec l’humour trash qui la caractérise, elle m’a confié son désenchantement sur la nature des hommes: «Cette grimpée, aujourd’hui, je la refais parfois, à vélo. Je suis dépassée comme il y a trente ans par de vigoureux pédaleurs. Mais plus un seul ne songe à me pousser…»

N’est-elle point là, la véritable goujaterie?

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