L’Egratigneur

Il faut toujours croire en son horoscope. Pour le début de la semaine, le mien était limpide et rassurant: «Votre planète vous met dans de bonnes dispositions. Elle adoucit les mœurs et permet, dans la détente, de retrouver le chemin de la quiétude.»

Un présage vérifié en matinée de lundi déjà, à l’ouverture du courrier. Une lettre postée près de là m’apporte de réconfortantes nouvelles: «Bonjour Monsieur, le saviez-vous, la situation que nous vivons en ces temps était annoncée depuis près de 2000 ans?» M’imaginant peut-être un brin sceptique, l’auteur de la missive me propose de répondre volontiers à mes questionnements, dans un prochain courrier, avec l’aide de la Bible. Rien qu’à la façon dont il arrange le verset cité, pour le faire coller à la réalité de la pandémie ambiante, je sens qu’il ne reculera devant rien pour éclairer mon approche du chemin de la quiétude…

Et pourtant, j’étais encore ignorant de tout le bonheur qui m’attendait. Il a fallu que le téléphone sonne, à l’heure du repas, pour que je mesure combien cette journée était en phase avec les augures.

J’ignorais, jusqu’à ce coup de fil, combien il devenait urgent de débarrasser mon logement de toutes les ondes biologiques nuisibles qui l’encombrent.

L’interlocutrice m’a énuméré la liste des mesures proposées. De la fougère Asparagus mangeuse d’ondes au dernier modèle d’appareil chasseur des flux indésirables, le choix était sans limite.

Je l’ai interrompue, juste un instant, pour lui demander si le micro-ondes, dans lequel j’envisageais de réchauffer mon dîner tiédissant, fonctionnerait encore après ça?

Sans doute imperméable aux ondes de l’humour culinaire, elle a bouclé!