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Egratigneur

L’Egratigneur


Par Jean-Daniel Fattebert

Par Jean-Daniel Fattebert

17 juin 2021 à 02:00

- Moi c’est Joe.

- Moi c’est Guy, on fait schmolitz (en français dans le texte)?

Il en faudra de la malice bienveillante, à notre président, pour convaincre celui des States que notre pays n’est pas un paradis fiscal.

Avouez que les éléments sont contre lui. Une météo comme on n’en faisait plus depuis des semaines, son hôte logé au 18e étage de l’Intercontinental, à 50 000 francs la nuit. Ajoutez-y une rencontre entre Biden et Poutine dans la luxueuse villa du parc La Grange, avec vue imprenable sur la rade, ses banques et ses palaces. Dur, dans ces conditions, d’expliquer que non, notre pays n’est pas le paradis qu’il imagine.

Il aurait fallu lui montrer, lundi 14, toutes ces femmes défilant dans nos rues, nues jusqu’à la ceinture. Victimes d’une cruelle inégalité des salaires, elles n’ont même plus un t-shirt violet à se mettre. Ou lui faire éplucher une botte de cardons, pour qu’il touche à la douloureuse réalité quotidienne des gens d’ici.

Il verrait alors, comme l’avait constaté Paul Claudel, que lorsque l’homme essaie d’imaginer le paradis sur terre, ça fait tout de suite un enfer très convenable.

En homme de la terre qu’il fut, Guy Parmelin aurait dû s’inspirer des pratiques confessées par un collègue genevois. John Dupraz, truculent représentant de son canton au Conseil national, s’insurgeait à l’époque contre les paysans défilant en cohortes de tracteurs puissants et rutilants, pour implorer une amélioration de leur condition.

L’élu genevois avouait conserver au fond de sa grange quelques vieux tracteurs délabrés, qu’il entretenait juste pour les manifestations paysannes. Pragmatique, il ajoutait être prêt à les louer à ses collègues!

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