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Egratigneur

L’Egratigneur


Par Jean-Daniel Fattebert

Par Jean-Daniel Fattebert

24 juin 2021 à 02:00

Mais où donc est Berthe?

La question est à l’ordre du jour des conversations des terrasses payernoises, après la découverte d’un squelette masculin dans son tombeau de l’abbatiale.

A mon sens, la vraie question d’actualité n’est pas où, mais qui est Berthe?

Et si, plus de mille ans après son passage à Payerne, les archéologues offraient à la mystérieuse filandière l’opportunité d’un surprenant coming out? Il est tentant de réécrire le passé, à l’aune des approximations historiques.

En 948 déjà, à la taverne du Marché, où le patron pestait contre les salissures des réseaux sociaux en balayant les fientes des pigeons voyageurs, les manants jasaient:

- Ma belle-sœur, qui recourt aux services d’une perruquière cousine de celle de sa majesté, dit que la Berthe, c’est un gars. Même que sa tresse blonde, ça serait de la paille d’épeautre, importée d’Italie.

- Ne t’es-tu point trop rincé la margoulette, pour dire des choses pareilles?

- Que nenni! D’ailleurs, ne dit-on pas Berthe aux grands pieds?

- Tu mélanges les générations. La Berthe aux grands pied dont tu causes, c’est l’épouse de Pépin le Bref, la daronne de Charlemagne. Il y a belle lurette qu’elle n’a plus mal aux dents.

- Il n’y a pas de fumée sans feu. Tu ne m’ôteras pas de la tête que la Berthe, sous ses allures de rayonnante filandière, elle file du mauvais coton. T’en connais beaucoup, toi, des femmes capables de filer tout en montant à cheval?

- La mienne c’est ainsi qu’elle a filé de la maison… Mais là n’est pas le propos. Il faut admettre que la Berthe, avec sa cour d’influenceuses louant les vertus de la laine vierge filée entre ses doigts, elle se fait des quenouilles en or!

Y a pas, le mythe est mité.

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