L’Egratigneur

Surpris, un lecteur moudonnois nous confie son étonnement: «A Lausanne, montant en même temps que moi dans le train qui me ramenait à domicile, une jeune femme, de type asiatique, m’a demandé s’il y avait un wagon-restaurant.»

Il ajoute que si les CFF ont encore quelques améliorations à apporter sur la ligne de la Broye, il ne faut tout de même pas pousser le bouchon.

Pousser non, mais en tirer un, pour arroser un petit menu ferroviaire, vite fait, bien fait, pourquoi pas?

D’accord, avec l’augmentation des cadences, il ne faudra pas perdre de temps à la commande. Mais les CFF, qui se sont déjà adaptés à tant d’exigences de leur clientèle, vont une fois encore trouver l’astuce. Il suffirait, par exemple, de réintroduire des arrêts systématiques aux haltes actuellement abandonnées, pour ralentir la cadence.

Imaginons le passage au wagon-restaurant d’une famille moudonnoise.

Pully-Nord:

— Vous avez fait votre choix?

— On va manger local. Pour moi, ça sera une assiette Maréchal et rouleau de Payerne. Ma femme aimerait bien une croûte au fromage, mais avec du pain sans gluten, vous avez? Pour les enfants, je vois que ça n’est pas sur la carte, mais ils souhaiteraient un hamburger au steak de soja pour le grand et un chou chinois farci au tofu, pour la gamine.

— Je vais me renseigner pour le pain sans gluten, le steak de soja et le chou au tofu.

Puidoux:

— Le chef me dit qu’il faudra attendre un peu. Le pain sans gluten décongèle et on nous livrera de quoi faire le steak de soja et le chou au tofu en gare de Palézieux.

Bressonnaz:

— Vos menus, messieurs-dames. Bon appétit. Arrivée à Moudon dans trois minutes…

Vous voyez que c’est possible.