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Egratigneur

L’Egratigneur


Par jean-daniel fattebert

Par jean-daniel fattebert

12 août 2021 à 02:00

Chapeau Mesdames! Rafler, au nez et à la barbe de machos aux bras noueux, dix des treize médailles glanées aux Jeux olympiques de Tokyo, ça secoue bien la poussière des préjugés. Au tennis, à vélo, à la course, au beachvolley encore, vous avez démontré que dans le sport suisse aussi, la femme est l’avenir de l’homme. Quant au tir, j’hésite à rappeler l’exploit, en première page d’un journal édité en terre payernoise: c’est une toute jeune et souriante Nidwaldienne qui a raflé une médaille d’or et une de bronze, à la carabine.

Les Adélaïdes, qui ces temps-ci s’organisent pour faire le siège du bastion exclusivement masculin des Tireurs à la cible, ont de quoi y puiser inspiration et détermination. D’accord, à Payerne, les hommes règnent en maîtres sur les cibles depuis 1736. Mais l’année où les ossements de la reine Berthe se sont révélés être ceux d’un homme, votre participation aux tirs aurait eu la saveur d’une juste vengeance.

Et si, pour les commentateurs de vos futurs exploits, ça paraît compliqué de féminiser l’appellation «fin guidon», «fine gâchette» vous siérait tout particulièrement, non?

Vous imaginez les premières places du Tirage de l’ouverture squattées par des tireuses et vous, défilant en tête du cortège, aux bras de vos damoiseaux d’honneur. Adjoindre l’élégance au panache, le spectacle aurait tout à y gagner.

Passer ainsi du laurier sauce aux lauriers de la couronne, en moins de trois siècles, quelle prouesse du destin! Juste encore un peu de patience, Mesdames, pour atteindre la cible. Gageons que les deux médailles olympiques à la carabine, helvétiques et féminines, vont donner du tirage à vos revendications.

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