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Egratigneur

L’Egratigneur


PAR JEAN-DANIEL FATTEBERT

PAR JEAN-DANIEL FATTEBERT

19 août 2021 à 02:00

Qu’est-ce que j’apprends? Les refuges pour animaux croulent sous les sollicitations d’accueillir les animaux, dits de compagnie, abandonnés par leurs propriétaires qui les aimaient tant. Mais qui aiment plus encore la liberté de ne plus s’en occuper, à l’heure de partir en vacances.

Principales victimes de cette désaffection saisonnière, les lapins, à qui les enfants, qui les cajolaient au joli temps du confinement, leur en posent un, au hasard d’une promenade clandestine, en lisière de forêt. «Bonne nuit, Lapinou.»

Vous verrez qu’un jour, on devra légiférer sur le divorce d’avec son lapin de compagnie, par consentement mutuel. Croyez-en l’expérience d’un ex-ado, qui s’est fait son premier argent de poche en vendant des peaux de lapins, on ne devrait pas donner de prénoms aux animaux de compagnie. Ça change tout. Pourtant, à la maison, qu’est-ce qu’on les aimait, les lapins du dimanche de notre mère, mais jamais ça ne nous aurait traversé l’esprit de leur donner un prénom. Hormis peut-être pour le gros mâle argenté (on parle ici de la couleur du poil, pas d’un lapin fortuné), qui accueillait avec une frénétique passion les femelles du voisinage soucieuses de perpétuer la race. En pleine réflexion romantique – depuis qu’elle avait vu Gérard Philippe, au cinéma, offrir toute l’affection de ses bras musclés à Gina Lollobrigida – ma petite sœur avait nommé notre vigoureux argenté Fanfan la Tulipe.

C’est la seule fois, dans la famille, où nous n’avons pas mangé du lapin, mais Fanfan. Comme je vous le disais, ça change tout. Certaine, autour de la tablée, avait le cœur gros. Et je ne suis pas certain que Gina Lollobrigida s’en soit totalement remise.

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