L’Egratigneur

Ma maman, femme de caractère ayant allégrement franchi le cap où les autorités communales viennent boire le thé ou, mieux encore, un petit coup de blanc, le temps de retracer nonante ans d’histoire, a décrété que tous ces machins, entendez les téléphones qui ne servent plus à téléphoner, les tablettes et autres personal computers (PC) ne l’intéressaient pas et qu’elle refusait catégoriquement de s’en servir. Poussant le bouchon encore un peu plus loin, elle a aussi décidé qu’il était temps de se laisser vivre et que je n’avais qu’à m’occuper de ses affaires… Rien de nouveau sous le soleil ou presque, sauf que pour faciliter les choses, on a décidé, d’un commun accord et pour faire les choses dans les règles, qu’on en passerait par la justice de paix et que je deviendrais officiellement sa représentante, entendez… curatrice…

Bon, il y a longtemps que j’utilise VaudTax pour elle et que je remplis son frigo chaque semaine, les commissions n’étant pas non plus sa tasse de thé, un petit pas de plus à franchir n’était pas la mer à boire.

Me voici donc parée d’un beau titre. Le canton de Vaud met à disposition des informations, des documents, des répondants, histoire de nous guider. Evidemment, je n’ai pas tenu compte des conseils et j’ai un peu galéré à l’heure de rendre des comptes sur ses comptes…

Finalement, ayant mis la main sur toutes les factures, j’ai rendu mon devoir, rempli tous les formulaires et refusé d’être dédommagée (payée) pour ce travail comme c’est possible dans le canton de Vaud. C’est à ma maman que je rends service, me suis-je dit, et je n’aurais pas l’outrecuidance de réclamer quoi que ce soit à l’Etat, fût-il providence… Eh bien, accrochez-vous, c’est moi qui ai reçu une douloureuse, modeste il est vrai (100 francs), pour le travail de contrôle de la justice de paix. J’en ai bien ri… et même pas jaune.