L’Egratigneur

Dire que l’idée est lumineuse serait un brin audacieux. Souhaitant favoriser la communication durant les matches de football, le coach du Bayern imagine équiper les joueurs d’une oreillette.

Puisqu’il faut imaginer, imaginons! «La tête dandy, la tête, on s’en fout de ta permanente! Au tarif de ton transfert, c’est pas le prix d’une indéfrisable qui va plomber davantage le budget du club!»

Dans cette perspective, on a plaisir à imaginer les joueurs du FC Sion équipés non pas d’une, mais de deux oreillettes. L’une pour la communication stratégique du coach et l’autre pour celle du président, rappelant à ses joueurs que s’ils continuent à faire semblant de jouer, il va faire semblant de les payer.

Tout cela dans l’espérance que la technique soit au top, sans interférence entre les canaux des joueurs ni récupération des exhortations du coach par l’équipe adverse…

Le terrain est piégeux, mais je ne saurais trop recommander au monde du culte de la personnalité de ne pas s’inspirer du culte divin, pour l’expérimentation de la communication instantanée.

Dans la droite ligne du c’était mieux avant, il me souvient qu’au temps où le prédicateur montait en chaire pour annoncer la bonne nouvelle, on comprenait jusqu’au dernier rang que pécher, c’était plutôt mal vu. Depuis qu’on a ramené les messagers de la parole divine au niveau du plancher des fidèles, en les équipant d’un micro, le message est devenu régulièrement inaudible.

Pour la confession en revanche, les footballeurs ont bien appris des croyants: «C’est de notre faute. Au début, on a sous-estimé l’autre équipe, puis quand on s’est repris, c’était trop tard! On prie nos supporters d’accepter nos excuses.»