L’Egratigneur

Il ne faut pas, Monsieur Berset! Même si, pour la première fois, vous avez réussi l’exploit de mettre enfin d’accord les vaccinés et les autres, il ne faut pas!

Vous parlez d’offrir un bon-cadeau de 50 francs à toute personne susceptible de convaincre un sceptique de se faire vacciner. L’idée n’est pas flamboyante, mais surtout, le timing est mauvais. Ça tombe en même temps que l’annonce d’une baisse des primes-maladie, de plus au temps où certaines caisses doivent nous rembourser une tranche des réserves qu’elles nous ont indûment pompées. Ça va nous faire trop… Une mesure qui, d’ailleurs, pourrait sonner la fin de cette chronique.

Monsieur le conseiller fédéral, je vous explique. Tout cet argent, il faudra bien qu’on le dépense. On va commencer par courir les médecins, pour se faire à nouveau soigner. Car le tarif de certains praticiens nous était devenu hors de portée. Un spécialiste m’a dit que consulté par un collègue, il lui avait demandé pourquoi il venait le voir. «Mais parce que moi, je suis trop cher», lui a répondu l’autre.

Ainsi retapés, il va nous pousser des envies d’en profiter. Souvenez-vous, dans une tartine au beurre, les dents de dessous n’en ont jamais. On va changer ça. Par exemple en commandant des choses sur internet. Avec tous ces cartons supplémentaires à nous livrer, on nous l’a dit en début de semaine, il va manquer de papier pour les journaux.

La Broye en version une page recto-verso, vous imaginez? Une fois déduits l’emplacement pour l’adresse, la place pour le titre et la page des décès, pensez-vous sérieusement, Monsieur le conseiller, qu’il va rester un petit espace pour une rubrique brocardant les princes qui nous gouvernent? Réfléchissez!