L’Egratigneur

La journée récréative d’automne des retraités broyards, c’est quelque chose! Les habitués ne sauraient la rater sans un certificat médical dûment signé à l’appui.

Pour rallier cette joyeuse rencontre, organisée la semaine dernière à l’ancienne Caserne de Moudon, deux couples de Trey avaient écologiquement fait voiture commune. Les hommes devant, les femmes derrière, comme il se doit et départ, comme en 14, direction la Caserne avec grand C.

A la hauteur de Moudon, l’une des passagères a timidement émis l’hypothèse que peut-être, la réunion pourrait avoir lieu en ville même de la cité du bon accueil.

Qu’avait-elle dit là? Ça n’est pas à deux valeureux anciens combattants qu’on allait apprendre où se situe la Caserne. Les mains solidement agrippées au volant, le regard fixé sur la ligne bleue du Jorat, laissant dédaigneusement la ville sur sa droite, le conducteur entendait bien prendre la place forte de Valacrêt par son flanc gauche. Selon le principe immuable de la tenaille.

Une tactique dont les femmes ne peuvent appréhender toutes les subtilités.

C’est devant les clôtures dissuasives du complexe militaire de Valacrêt qu’une discrète manœuvre de repli a été amorcée par les stratèges de l’orientation patriotique.

De retour en ville, ils ont appris que l’ancienne capitale des Etats de Vaud n’accueille pas une, mais deux casernes. Celle de la ville, dite l’ancienne, est agréablement aménagée pour l’organisation de réunions, dont le célèbre banquet d’automne des retraités…

Curieusement, à la tablée des gens de Trey, les femmes n’ont pas, comme d’habitude à la fin du repas, sollicité leurs hommes pour qu’ils leur indiquent dans quelle direction chercher les toilettes…