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Egratigneur

L’Egratigneur


Par Jean-Daniel Fattebert

Par Jean-Daniel Fattebert

18 novembre 2021 à 01:00

C’est curieux, chez les animaux, cette faculté d’évoluer avec la nature. Des chercheurs ont remarqué qu’avec le réchauffement climatique, le bec de certains oiseaux grandissait. A l’écoute de quelques débats enflammés sur le sujet, sans être un chercheur international reconnu, je ne suis pas loin de penser qu’il n’y a pas que le bec des passereaux qui prenne du volume.

Alors que le clapet se renforce donc, en parallèle, il paraît que la plume diminue. Logique, comme il fait plus chaud, on tombe la doudoune. On connaît ça chez les humains aussi. En moins d’un siècle, n’est-on pas passé du caleçon long au string?

Sans rire, ceux qui devraient l’abandonner, la plume, ce sont les chefs étoilés. Pas un mois de cet automne ne se passe sans qu’un grand cuisinier annonce la sortie de son nouveau livre de recettes.

Il y a du cynisme, Messieurs, à nous faire croire qu’on pourra un jour cuisiner comme vous. On a cassé la tirelire pour connaître le bonheur d’aller mettre les pieds sous la table, avant de se faire chouchouter les papilles en vos auberges de haute futaie. Ayez la décence de ne pas nous piquer nos derniers sous en nous fourguant votre bouquin.

A l’époque, je m’étais laissé prendre. Emotions gourmandes, qu’il était titré, le livre du chef prestigieux (dont je tairais le nom afin d’éviter qu’on dise que je me suis pris un jour pour Girardet). Remarquez, il n’y avait que demi-tromperie. A l’arrivée de la «pintade de Bresse, friolée d’herbes et de légumes», il y eut bien une réelle émotion autour de la table. Pas gourmande mais émotion tout de même…

Alors chefs, continuez à nous faire rêver, mais renoncez à nous faire fantasmer. Posez la plume et reprenez la louche!

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