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Egratigneur

L’Egratigneur


Par Danièle Pittet

Par Danièle Pittet

2 décembre 2021 à 01:00

Alors que les députés fribourgeois, fraîchement élus, s’apprêtent à prendre le pouvoir, il y a chez leurs collègues vaudois comme un frémissement d’avant-campagne. Certains ont la motion qui les démange. Il s’en est trouvé une trentaine pour demander, mardi dernier, la réhabilitation officielle du major Davel. Rien que ça!

Hissé au rang de héros dans la mémoire collective des Vaudois, statufié contre la façade du château Saint-Maire, trônant même à l’enseigne de quelques pintes, Jean Daniel Abraham Davel serait donc en mal de reconnaissance officielle.

Messieurs les députés, prenez garde! Trahi par des Vaudois, jugé par des Vaudois, exécuté par des Vaudois, si Davel est réhabilité, il faudra alors juger post mortem ceux de ses compatriotes qui l’ont injustement condamné. Et je ne serais point surprise qu’il se trouve dans votre hémicycle quelques descendants des 31 juges ayant prononcé la funeste sentence.

Les Bernois avaient habilement juste laissé faire, poussant même la mansuétude jusqu’à lui éviter d’avoir le poing tranché, avant d’être décapité.

A rebouiller ainsi l’histoire, on pourrait se souvenir que tout ça s’est passé 75 ans avant l’Indépendance vaudoise, rendue possible par la pression qu’exerçaient à la frontière les troupes françaises du général Ménard. Et que le canton, sous sa forme actuelle, fut créé officiellement par l’acte de médiation négocié à Paris, le 19 février 1903 sous l’autorité de Bonaparte, alors premier consul de la République française.

D’ici à ce que nos voisins réclament le transfert de la dépouille de Davel au Panthéon, il n’y a qu’un pas. Placé juste à côté de Joséphine Baker, il pourrait une fois encore perdre la tête…

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