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Egratigneur

L’Egratigneur


Par Jean-Daniel Fattebert

Par Jean-Daniel Fattebert

9 décembre 2021 à 01:00

A peine émergé du matraquage du Black Friday, voici que me tombe sur la tête une invitation à une conférence de presse pour Dry January. Même sans soupçonner une quelconque parenté entre le vendredi noir et un futur mois de janvier sans alcool, avouez que la collusion interroge.

Remarquez, si j’étais communicant d’une organisation engagée en faveur d’un mois sans alcool et que pour lancer l’action en Suisse romande, je décide de la baptiser Dry January, je me poserais effectivement la question de savoir si je ne devrais pas arrêter le blanc. Juste un mois, pour vérifier si après ça, je sais encore communiquer en français. De plus, la réunion étant prévue à la Salle des… Vignerons (ça ne s’invente pas), admettez que pour certains, une prolongation de l’abstinence sur février ne serait pas imméritée.

Trêve de plaisanterie! Les méfaits de l’alcool, même à dose homéopathique, sont bien réels. Et pas que chez les jeunes, je viens d’en être le témoin privilégié, si l’on peut dire.

Invité à une tablée de seniors, pour y partager une joyeuse agape, j’ai constaté que chez ces gens-là, les outrages du temps s’accommodent mal d’un verre de chasselas.

Au dessert, répondant délicatement à la gourmandise d’une convive, le garçon s’appliquait avec un professionnalisme qui l’honore, à faire fondre sous la flamme soigneusement entretenue, le chocolat du parfait flambé.

«Je le mets tout nu?» s’enquit-il, avec l’intention de laisser à la glace son pied de chocolat croquant.

«Je ne vais pas m’en plaindre», rétorqua la gourmande, étonnée qu’il s’arrête quand même en si bon chemin.

Elle avait compris «Je ME mets tout nu?»

A un certain âge, boire ou ouïr, il faut choisir.

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