L’Egratigneur

Même arrivés ensemble au Nouvel-An, nous ne sommes pas égaux devant le questionnement suscité par la photo officielle du Conseil fédéral, pour 2022.

Indéboulonnable naïf, je n’y voyais que le cliché d’une équipe connectée par un réseau ferroviaire que le monde entier nous envie. J’avais tort. Le document serait truffé de messages cachés, que le bon peuple est invité à débusquer.

Allons-y gaillardement.

On m’a soufflé que la teinte choisie pour le fond de la photo est là pour nous faire penser à La vie en rose d’Edith Piaf. Mais alors, pourquoi le rose de l’Europe s’arrête-t-il aux frontières de la Suisse, toute pâlichonne au milieu? Non, il doit y avoir une autre symbolique là-dessous.

Et leurs seize pieds (là, j’ouvre une parenthèse pour les lecteurs qui ont l’esprit mal tourné, j’en connais; je ne dis pas qu’il y a, au Conseil fédéral, plus de paires de pieds que de conseillers fédéraux; les deux supplémentaires sont ceux du chancelier). Parenthèse refermée, leurs seize pieds posés bien à plat, sur les voies, sous l’horloge, est-ce l’augure qu’il faut s’attendre, en 2022 encore, à quelques entraves et autant de retards dans le trafic? «Pas de souci», semblent dire leurs sourires confiants. Ils n’auront qu’à lever le pied pour que ça roule. Subtil.

Pour le message 2023, ose-t-on suggérer à nos sept Sages de faire la photo dans l’avion officiel du Conseil fédéral? Au rayon de la métaphore de communication, l’engin non volant identifié, avec ses pannes à répétition, pourrait figurer en tête de gondole. Juste comme incitation à rester encore un peu chez soi, une année encore…

Vous avez remarqué que jusque-là, je n’avais pas évoqué la pandémie? Sûr, on va vers le mieux.